Cette fois c’est officiel, les bans sont publiés. Le Parti communiste et les Verts se présenteront ensemble devant les électeurs. Les deux partenaires de l’actuel majorité municipale (1), qui avaient annoncé début novembre négocier un accord politique, ont officialisé leur union lundi 9 décembre au local de campagne de Laurent Russier. Un mariage de raison de prime abord, imposé par un contexte de division des forces de gauche qui fait craindre le pire à Kader Chibane (EELV) :

« On ne veut pas être responsable du basculement d’une ville de gauche à droite. Nous sommes très biens dans nos baskets à ce propos. » Saint-Denis fera donc exception. Parmi les villes de plus de 100 000 habitants elle sera, avec Argenteuil (95) la seule, à ne pas avoir de tête de liste EELV au premier tour, ce qui fait dire à Laurent Russier (PCF), « que beaucoup ne se rendent pas compte de l’importance de cet accord qui va changer la donne dans cette campagne. »

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Un conseil local de la transition écologique

Mariage d’amour aussi, entre deux partenaires qui partagent un bilan et s’imaginent un avenir autour de propositions programmatiques. « EELV nous a beaucoup apporté depuis plusieurs mandats et nous a poussé à être précurseurs sur bon nombre de sujets », se réjouit Laurent Russier, dressant une longue liste de réalisations : de la préservation des quatre hectares de terres agricoles de Kersanté, au permis de végétaliser, en passant par les 1 555 arbres plantés en six ans (soustraction faite de ceux arrachés). Et le maire de donner le cap pour l’éventuelle future mandature : « Il faut toujours relier l’urgence écologique à l’urgence sociale si on veut avancer. Nous ne sommes pas là pour punir mais pour accompagner. »

Et Zaïa Boughilas (EELV) de détailler une première mesure : « Nous souhaitons créer un conseil local de la transition écologique qui réunira habitants et spécialistes pour réfléchir à des sujets tels que l’amélioration du bilan carbone territorial ou le développement des mobilités douce. » Parmi les autres propositions sur la table : la création d’une ressourcerie et d’une recyclerie dans le cadre d’un grand plan de réduction des déchets, la végétalisation de la place du 8 mai 45, ou encore la création d’un espace vert de 3 hectares à Confluence, sans oublier le passage à une régie publique de l’eau. Pour Sofia Boutrih, porte-parole du PCF dionysien, « il ne s’agit donc pas seulement de rajouter une touche de vert au programme du PCF. »

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En revanche difficile d’obtenir les détails du contrat de mariage. Si Laurent Russier déclare « avoir pris l’engagement  que les élus EELV seraient plus représentés », on ne sait pas ce que ces derniers ont obtenu, ni si la future première adjointe pourrait être issue de leurs rangs. « Renforcer l’écologie nous suffit », assure ainsi Kader Chibane. Une union à l’épreuve même des divergences affichées ces derniers mois sur la Zone à faible émission de la Métropole du Grand Paris. « Notre seule différence sur ce sujet c’est le timing de sa mise en œuvre, » rétorque Laurent Russier. Et Kader Chibane de plaisanter : « Nous ne sommes pas d’accord sur tout mais sur l’essentiel. Sinon on serait dans le même parti. » Les unions ne sont pas nécessairement fusionnelles.

Yann Lalande

1. avec REVE-Insoumis et le Parti socialiste de gauche qui ont fait le choix de partir chacun de leur côté)