En ville
JO 2024/
L’avis des citoyens compte
Le Comité s’en est félicité. Sa réunion publique sur les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 en Seine-Saint-Denis a réuni « plus d’habitants que lors des concertations officielles ». Il faut dire que son travail de vigilance sur la manière dont les JOP se préparent dans le département et à Saint-Denis en particulier n’est pas passé inaperçu. Aujourd’hui, 19 collectifs composent le Comité citoyen. Le 10 mars, certains d’entre eux ont fait entendre leurs voix au sujet de la tenue des Jeux sur le territoire. Si l’événement sportif est un « projet fantastique » et « un atout pour les habitants en termes de fierté, comme l’a été le Stade de France », a considéré un des membres du Comité, il suscite également appréhensions et suspicions.
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Pour Mamoudou Diarra, administrateur représentant des locataires à PCH et proche du mouvement La Révolution est en marche, aucune leçon n’a été tirée de la construction du Stade de France pour la Coupe du monde de football 98. Celui qui préside la section basket du Sdus s’est étonné que malgré la « masse de joueurs de foot sur le territoire, aucune équipe de Saint-Denis ne soit au cœur du Stade » mythique, à l’instar « du Parc des Princes pour Paris ». Et de questionner :« Où est la place du sport de haut niveau dionysien dans ces JOP ? ». « Nos quartiers et nos banlieues sont concernés dès qu’il y a des grands événements, sinon les citoyens ne sont pas consultés », a également commenté le Dionysien.
Sur ce dernier point, le maire adjoint chargé des sports, des JOP et de l’emploi Bally Bagayoko a concédé : « Ces JOP doivent être une opportunité pour la ville. Mais les politiques n’arriveront pas à des résultats sans l’avis des habitants. » Alors que la maquette et les grandes lignes du projet de village olympique, ouvrage de 51 hectares qui s’étendra sur Saint-Denis, Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis, sont présentées ce mardi 12 mars à l'occasion du Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim) à Cannes, les inquiétudes demeurent quant à l’héritage urbain post-JOP. «Il faut qu’il y ait suffisamment de logements sociaux dans le village olympique », a insisté le maire de L’Île-Saint-Denis, Mohamed Gnabaly.
Le Conseil citoyen de Saint-Denis Centre-ville a de son côté alerté sur la « spéculation immobilière » déjà à l’œuvre dans la commune. « Il faut avoir une vigilance absolue faceà ces phénomènes », a averti Jean Brafman, militant France insoumise. « Les JOP ne doivent pas profiter à des escrocs et la population ne doit pas payer », a-t-il tranché.
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« Rapport de forces »
Nuisances sonores, pollution, emploi, enfouissement de l’A1… Les Dionysiens et résidents originaires de Pantin, Saint-Ouen ou d’Aubervilliers ont échangé sur les conséquences des aménagements en cours et à venir. «Comment prendre en compte le point de vue des habitants de la même manière que ceux des experts ? », a lancé une participante, pour qui « la Métropole du Grand Paris a retiré beaucoup de pouvoirs aux élus ». Tout le monde s’est accordé sur la nécessité de continuer à peser dans le « rapport de forces » engagé entre riverains et organes décisionnaires dans la préparation des Jeux.
Le cas sensible de la gestion financière du Centre aquatique olympique (CAO) qui sera construit dans le quartier Plaine-Saulnier a aussi été soulevé. Le Comité de vigilance de Saint-Denis rappelle que « ce sera de manière certaine une gestion privée ». Le député de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu, a rejoint cette prévision. « On va être dans l’aménagement autoritaire réalisé pour l’essentiel par le privé ». L’ancien maire-adjoint s’est dit au passage « prêt à faire en sorte que les rapports de forces qu’il va falloir créer pour les JOP puissent être soutenus ».
Durant le débat, plusieurs propositions visant à « améliorer le cadre de vie » des Dionysiens ont été proposées par le Comité de vigilance, qui a appuyé ses démonstrations par la projection de plusieurs infographies réalisées par ses soins. L’objectif étant de « rétablir un projet cohérent au niveau du territoire» et de faire de la « démocratie locale ». « On en a les moyens », a conclu Cécile Gintrac, membre du Comité.
Yslande Bossé
Réactions
TATEM (Pseudonyme non vérifié)
12 mars 2019
Michel Ribay (Pseudonyme non vérifié)
12 mars 2019
lecteur-jsd (Pseudonyme non vérifié)
13 mars 2019