Besançon attire par son patrimoine exceptionnel et sa qualité de vie reconnue, mais cette ville de Franche-Comté présente des disparités importantes selon les secteurs urbains. Je vous guide dans cette analyse détaillée pour identifier les zones moins recommandées lors de votre installation. Cette évaluation repose sur des critères objectifs : statistiques officielles de délinquance, témoignages d’habitants et données des forces de l’ordre. Certains quartiers connaissent des mutations positives malgré leurs difficultés actuelles, offrant des perspectives d’amélioration à moyen terme.
Planoise, le secteur le plus sensible de Besançon
Une réputation de longue date
Planoise demeure unanimement considéré comme le quartier le plus problématique de l’agglomération bisontine. Situé à 3,5 kilomètres du centre-ville vers le sud-ouest, ce secteur abrite 18 617 résidents selon les dernières données. Sa réputation de zone sensible remonte aux années 1980, période où les premiers signes de dégradation sociale sont apparus. La municipalité a d’ailleurs classé Planoise en quartier de reconquête républicaine, témoignant de la gravité des enjeux sécuritaires. Cette classification permet de déployer des moyens renforcés pour lutter contre l’insécurité chronique.
Criminalité et trafics
Les problèmes de sécurité majeurs caractérisent quotidiennement la vie locale : règlements de compte violents, fusillades entre bandes rivales et trafic de stupéfiants endémique. En février 2023, les forces de l’ordre ont saisi sept kilos d’héroïne lors d’une opération ayant abouti à trois interpellations. Sur l’ensemble de l’année 2023, plus de 120 arrestations liées à la drogue ont été comptabilisées. L’évolution reste préoccupante : en 2022, 635 personnes ont été arrêtées, marquant une hausse de 33% des infractions. Le nombre de places de deal a certes diminué, passant de 28 en 2018 à 3 ou 4 actuellement grâce à la pression policière.
Impact sur les habitants
Le sentiment d’insécurité touche profondément les riverains : 74% d’entre eux jugent leur cadre de vie peu ou pas sûr selon une enquête récente. Face à cette situation, certains habitants changent d’itinéraire pour éviter les zones les plus sensibles, tandis que d’autres envisagent sérieusement de déménager. Un couvre-feu s’applique aux mineurs après 21 heures, heure à partir de laquelle je recommande vivement d’éviter ce secteur. Le taux de pauvreté atteint 44%, créant un terreau favorable aux activités illicites.
Battant, entre patrimoine et insécurité nocturne
Un quartier historique dégradé
Battant figure parmi les plus anciens quartiers de Besançon, avec des origines remontant au XIIe siècle. Situé sur la rive droite du Doubs, ce secteur patrimonial abrite 4 125 habitants selon le recensement de 2015. Son riche héritage architectural comprend des vestiges gallo-romains, la Tour de la Pelote et l’église Sainte-Madeleine. Paradoxalement, cette zone classée depuis 1964 a récemment intégré la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville en 2023, révélant une dégradation préoccupante.
Nuisances et délinquance
Les tensions nocturnes importantes perturbent désormais la quiétude historique du secteur. Le square Bouchot est devenu un lieu de deal quotidien, tandis que la rue Claude-Pouillet, surnommée la rue de la soif, génère des nuisances sonores atteignant 100 décibels la nuit. Les agressions liées à l’alcool se multiplient, poussant les autorités à fermer administrativement le bar « La Besace ». La municipalité impose maintenant aux épiceries de nuit une fermeture à 22 heures pour apaiser les troubles du voisinage.
Mobilisation des habitants
Une pétition signée par 72 riverains réclame la fermeture du square Bouchot de 19 heures à 7 heures du matin. Le comité de quartier tire la sonnette d’alarme avec une lettre ouverte dénonçant une sécurité défaillante. Sur Google, le quartier obtient une note de 0,9/5 pour la sécurité, reflétant l’exaspération des habitants. Une habitante a été tabassée malgré des alertes répétées, illustrant l’urgence de la situation. Depuis deux ans, les mauvaises expériences s’accumulent : vente d’alcool tardive, personnes sans domicile fixe dans les copropriétés, clients agressifs sous emprise.

Clairs-Soleils et Montrapon, zones de forte précarité
Clairs-Soleils, un grand ensemble en difficulté
Les Clairs-Soleils, perchés sur la côte est de Bregille, comptent 2 017 habitants dans des tours HLM construites dans les années 1960. Ce quartier prioritaire affiche des statistiques alarmantes : 49% de taux de pauvreté et 94% de logements sociaux. Le chômage touche 17,4% de la population active en juin 2023. Surnommé Petit Chicago en 1990 pour sa criminalité, ce secteur a vu 36 points de deal supprimés en 2022. En 2014, une violente agression avec coups de feu a marqué les esprits.
Montrapon, pauvreté et trafics
Montrapon, situé à l’ouest de la ville, souffre de nombreux problèmes socio-économiques avec un taux de pauvreté avoisinant 44%. Une forte présence de trafics et de délits caractérise ce secteur, où le commerce de stupéfiants et les actes de délinquance constituent des réalités quotidiennes. Cette situation crée un climat d’insécurité constant impactant négativement la qualité de vie des résidents. Cette concentration de difficultés contraste avec des exemples d’habitat communautaire réussi dans d’autres régions.
Défis communs
Ces deux secteurs partagent des similitudes préoccupantes : prédominance du logement social limitant la mixité sociale, maintenance insuffisante des espaces publics et sentiment d’abandon généralisé. Les grands ensembles vieillissants nécessitent des rénovations importantes tandis que de nombreux espaces publics restent mal entretenus, renforçant l’atmosphère de déclin urbain.
| Quartier | Population | Taux de pauvreté | Logements sociaux |
|---|---|---|---|
| Planoise | 18 617 | 44% | Majorité |
| Clairs-Soleils | 2 017 | 49% | 94% |
| Montrapon | Non précisé | 44% | Forte proportion |
Les Chaprais, un secteur en mutation avec des zones à risques
Attractivité et problèmes localisés
Les Chaprais bénéficient d’une attractivité générale grâce à leur proximité du centre-ville, entre le Parc Micaud et la gare Mouillère. Ce quartier de 15 905 habitants présente néanmoins des zones problématiques spécifiques. L’avenue Fontaine-Argent, le passage du Cheval et la rue Alexis Chopard concentrent les faits délictueux. En 2011, 26 actes mensuels étaient signalés dans ces secteurs, caractérisés par des tags, feux de poubelle et comportements agressifs.
Évolution sécuritaire récente
Depuis 2022, la sécurité se dégrade avec une augmentation notable des mendiants et squatteurs constatée par les riverains. Les feux de poubelle se multiplient tandis que 17 postes de policiers municipaux restent vacants, ralentissant les interventions. Cette situation préoccupante se traduit par une progression de 33% des faits délictueux entre 2021 et 2023, témoignant d’une tendance négative persistante.
Nuisances de circulation
Le bruit constant des axes routiers très fréquentés rend certaines zones particulièrement désagréables. L’intensité du trafic complique les déplacements, surtout pendant les heures de pointe, affectant significativement la qualité de vie des habitants. Ces nuisances sonores et ces difficultés de circulation constituent des facteurs dissuasifs pour les futurs résidents.

Autres secteurs problématiques : Butte-Grette et La Grette
Butte-Grette en transformation
Butte-Grette traverse une période de transformations significatives avec de nombreuses démolitions et reconstructions en cours. Ces chantiers laissent place à de vastes terrains vagues, créant un paysage urbain peu attrayant. Le quartier manque d’infrastructures modernes et de commerces de proximité, rendant la vie quotidienne moins agréable. L’absence de projets d’aménagement significatifs le rend moins attractif pour les investisseurs et les futurs habitants.
La Grette, tranquillité mais isolement
La Grette constitue un quartier résidentiel tranquille composé principalement de maisons individuelles et d’espaces verts. Néanmoins, ce secteur souffre d’un manque flagrant de dynamisme urbain et reste isolé des activités commerciales et culturelles du centre-ville. L’absence de commerces, restaurants ou activités sociales rend la vie quotidienne monotone, particulièrement pour les jeunes actifs recherchant de l’animation.
Palente-Orchamps, un secteur mixte
Ce vaste ensemble mêle bâtiments collectifs et artères commerçantes, créant des contrastes marqués internes. Classé parmi les quartiers sensibles, Palente-Orchamps subit diverses formes de délinquance et quelques affaires de trafic de drogue. L’insécurité varie selon les zones et moments de la journée, avec des regroupements houleux au pied des tours contrastant avec la sérénité des secteurs proches des écoles.
Recommandations pour choisir son quartier en sécurité
Quartiers recommandés
Plusieurs secteurs offrent un excellent compromis entre sécurité et dynamisme urbain :
- Saint-Claude pour sa tranquillité résidentielle
- Chaprais secteurs ouest, épargnés par les nuisances
- Bregille, véritable havre de paix sur les collines avec vue sur la citadelle
- Palente desservi par le tram, facilitant les déplacements
- La Butte et la Boucle, particulièrement le centre historique
La partie sud de la Boucle propose des appartements de caractère à proximité du patrimoine historique. Velotte et Saint-Ferjeux sont également cités pour leur atmosphère apaisée et leur cadre de vie préservé.
Conseils pratiques de sélection
Pour choisir judicieusement votre futur quartier, je recommande plusieurs approches méthodiques :
- Visiter les secteurs à différents moments de la journée et de la semaine
- Échanger avec les commerçants locaux pour connaître l’ambiance réelle
- Consulter les forums spécialisés et témoignages d’habitants
- Vérifier la proximité des transports Ginko et des équipements essentiels
La proximité des établissements scolaires et des infrastructures culturelles doit également guider votre choix selon vos besoins familiaux.
Évolutions futures positives
Les projets urbains en cours peuvent transformer positivement certains secteurs actuellement délaissés. Les zones autour de la gare Viotte et de l’ancien site hospitalier Saint-Jacques connaissent actuellement une métamorphose prometteuse. Ces transformations urbaines majeures offrent des perspectives d’amélioration à moyen terme, même si la prudence reste de mise lors de votre installation. Certains quartiers bénéficient d’investissements publics significatifs qui pourraient modifier leur attractivité dans les prochaines années.
