Dans le Nouveau Testament, l’attente du retour du Christ occupe une place centrale. Cette croyance, exprimée par le mot araméen « Maranatha » signifiant « Viens, Seigneur », a profondément marqué la foi et la spiritualité des premiers chrétiens. Nous examinerons dans ce texte les fondements bibliques et les implications théologiques de cette attente eschatologique qui continue d’animer la foi chrétienne aujourd’hui.
Les racines bibliques de l’attente du retour du Christ
L’espérance du retour glorieux du Christ trouve ses racines dans les paroles mêmes de Jésus rapportées dans les Évangiles. Lors de son ascension, les anges déclarent aux disciples : « Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel. » (Actes 1:11). Cette promesse du retour du Seigneur devient rapidement un élément central de la foi et de l’espérance des premiers chrétiens.
L’apôtre Paul développe particulièrement cette thématique dans ses épîtres. Il exhorte les croyants à vivre dans l’attente de la « parousie », terme grec désignant la seconde venue du Christ. Pour Paul, cette attente doit inspirer une vie sainte et vigilante : « Nous attendons de là aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire » (Philippiens 3:20-21).
L’Apocalypse de Jean constitue le point culminant de cette espérance eschatologique. Le livre se conclut par l’ardente prière « Maranatha », exprimant le désir de voir le Seigneur revenir bientôt pour établir son règne éternel. Cette attente imprègne profondément la spiritualité et la liturgie des premières communautés chrétiennes.
Implications théologiques et spirituelles
L’attente du retour du Christ a des implications profondes pour la vie et la foi chrétiennes :
- Elle inspire une vie de sainteté et de vigilance spirituelle
- Elle relativise les préoccupations terrestres face à l’espérance de la vie éternelle
- Elle motive l’évangélisation et le témoignage chrétien
- Elle nourrit l’espérance face aux épreuves et persécutions
Cette attente eschatologique ne doit toutefois pas conduire à une attitude passive. Jésus lui-même met en garde contre les calculs sur la date de son retour : « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait » (Marc 13:32). L’accent est mis sur la vigilance et la fidélité dans l’accomplissement de la mission confiée par le Christ.
La théologie chrétienne a approfondi au fil des siècles la signification de cette attente. Saint Augustin y voit notamment une tension féconde entre le « déjà là » du salut accompli par le Christ et le « pas encore » de sa pleine manifestation. Cette perspective invite les croyants à vivre pleinement leur engagement dans le monde tout en gardant les yeux fixés sur l’horizon eschatologique.
Vivre l’attente du retour du Christ aujourd’hui
Comment vivre concrètement cette attente du retour du Christ dans le contexte contemporain ? Nous pouvons dégager quelques pistes :
| Attitude | Mise en pratique |
|---|---|
| Vigilance spirituelle | Prière régulière, lecture de la Parole, examen de conscience |
| Engagement dans le monde | Service du prochain, témoignage chrétien, action pour la justice |
| Espérance active | Confiance en Dieu face aux épreuves, persévérance dans la foi |
L’attente du retour du Christ invite à un équilibre entre l’engagement dans le monde présent et l’espérance du Royaume à venir. Elle nous rappelle que notre citoyenneté ultime est céleste, tout en nous appelant à être « sel de la terre et lumière du monde » ici et maintenant.
Cette perspective eschatologique peut aussi nourrir une spiritualité écologique, en nous rappelant notre responsabilité de gardiens de la Création dans l’attente de son renouvellement final. L’encyclique Laudato Si’ du pape François souligne par suite le lien entre l’espérance chrétienne et le soin de notre « maison commune ».
Enfin, l’attente du retour du Christ invite à une attitude d’ouverture et de dialogue œcuménique et interreligieux. Si le jour et l’heure restent inconnus, la certitude de la venue du Royaume peut nourrir une collaboration féconde pour la paix et la justice dans le monde.
