Gleeden, le site de rencontres extra-conjugales qui fait tant parler de lui, s’est imposé comme le leader européen dans son domaine. Lancé en décembre 2009, ce site a rapidement attiré l’attention du public avec ses campagnes publicitaires audacieuses et ses slogans provocateurs. Mais que pensent réellement les utilisateurs de cette plateforme controversée ? Nous avons mené l’enquête pour vous offrir un panorama complet des avis sur Gleeden.
Un concept audacieux qui divise l’opinion
Gleeden, dont le nom est un mélange de « Glee » (bien-être) et « Eden » (paradis terrestre), se présente comme le premier site de rencontres pour personnes mariées. Son logo, une pomme rouge mordue, symbolise parfaitement la tentation de l’interdit qu’il propose à ses membres.
Le site a su se démarquer grâce à ses campagnes publicitaires percutantes. Des slogans tels que « Par principe nous ne proposons pas de carte de fidélité » ou « Et si cette année vous trompiez votre amant avec votre mari ? » ont marqué les esprits et suscité de vives réactions.
Cette approche décomplexée de l’adultère a naturellement divisé l’opinion publique. D’un côté, certains y voient une libération des mœurs et une opportunité de pimenter leur vie conjugale. De l’autre, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une incitation à l’infidélité et une menace pour l’institution du mariage.
Malgré la controverse, Gleeden revendique plus d’un million de membres dans le monde, dont la moitié en France. Ce succès apparent cache toutefois certaines réalités moins reluisantes que nous allons chercher.
La tarification et la répartition des genres : des points de friction
L’un des aspects les plus critiqués de Gleeden concerne sa politique tarifaire et la répartition déséquilibrée entre hommes et femmes sur la plateforme.
Côté tarification, Gleeden se positionne comme un site haut de gamme, avec des prix parmi les plus élevés du marché :
- 500€ pour une utilisation illimitée pendant 6 mois
- 100€ pour 400 « crédits »
- 15€ pour 25 « crédits »
Ces crédits permettent aux hommes d’entrer en contact avec les femmes qui les intéressent.
En revanche, l’inscription est entièrement gratuite pour les femmes. Cette stratégie vise à attirer davantage d’utilisatrices, car le site souffre d’un notable déséquilibre entre les genres. De ce fait, environ 75% des membres seraient des hommes, ce qui pose un problème majeur pour les utilisateurs masculins en quête de rencontres.
Ce déséquilibre soulève des questions quant à l’authenticité des profils féminins présents sur le site. Certains utilisateurs témoignent de leurs suspicions concernant l’existence de faux profils, créés pour maintenir l’intérêt des membres masculins payants.
| Aspect | Hommes | Femmes |
|---|---|---|
| Tarification | Payant | Gratuit |
| Proportion d’utilisateurs | Environ 75% | Environ 25% |
| Facilité de rencontre | Difficile | Facile |
Les fonctionnalités de discrétion : entre sécurité et perfidie
Gleeden met en avant sa discrétion absolue, un argument de poids pour séduire sa clientèle d’infidèles potentiels. Le site propose plusieurs fonctionnalités visant à préserver l’anonymat et la sécurité de ses membres :
La galerie privée : Elle permet aux utilisateurs de sélectionner les membres autorisés à voir leurs photos, offrant par voie de conséquence un contrôle accru sur leur visibilité.
Le bloc-notes secret : Cette fonction permet de noter rapidement des informations sensibles comme des adresses ou des numéros de téléphone, sans risque qu’elles ne soient découvertes.
Le bouton « exit » : En cas d’urgence, ce bouton permet de quitter instantanément le site, évitant donc d’être surpris en pleine navigation.
Enfin, Gleeden pousse la discrétion jusqu’à masquer ses transactions bancaires sous de faux noms, rendant pratiquement impossible leur identification par un conjoint suspicieux.
Si ces fonctionnalités rassurent certains utilisateurs, d’autres y voient une forme de perfidie encourageant le mensonge et la tromperie au sein du couple. Cette ambivalence reflète bien les débats éthiques que soulève l’existence même de Gleeden.
Au-delà de l’infidélité : comprendre les motivations des utilisateurs
Derrière le succès apparent de Gleeden se cachent souvent des réalités plus complexes. Les motivations des utilisateurs pour s’inscrire sur un tel site sont variées et méritent d’être étudieées :
- La routine conjugale et le besoin de nouveauté
- Des problèmes sexuels au sein du couple
- Un désir de se rassurer sur son pouvoir de séduction
- La peur du divorce et la recherche d’un compromis
- Une forme de vengeance envers un conjoint infidèle
Conscient de ces enjeux, Gleeden a annoncé le lancement prochain d’un service permettant aux membres de poser des questions à des experts (avocats, psychologues, écrivains). Cette initiative pourrait aider certains utilisateurs à mieux comprendre leurs motivations et, potentiellement, à résoudre leurs problèmes de couple sans nécessairement passer à l’acte.
Nous pensons qu’il est primordial de s’interroger sur les raisons profondes qui poussent à envisager l’infidélité. Souvent, le désir de tromper son partenaire est le symptôme d’un mal-être plus profond au sein du couple. Avant de franchir le pas, il peut être bénéfique d’visiter d’autres options comme la communication ouverte avec son conjoint ou le recours à un thérapeute de couple.
En définitive, si Gleeden se présente comme une solution pour « sauver son couple » en prenant un amant, nous estimons que cette approche reste discutable et potentiellement dangereuse pour l’équilibre conjugal. La plateforme peut certes offrir un exutoire temporaire, mais elle ne résout pas les problèmes de fond qui minent une relation.
Face à la complexité des relations humaines, Gleeden apparaît comme un révélateur des tensions qui traversent notre société moderne en matière de fidélité et d’engagement. Son succès interroge nos conceptions traditionnelles du couple, tout en soulevant d’importantes questions éthiques. Que l’on approuve ou non son existence, Gleeden a indéniablement ouvert un débat nécessaire sur l’évolution de nos relations amoureuses au XXIe siècle.
