En ville

L’inventaire des
/ besoins de Bel-Air/Franc-Moisin

ANRU-NPNRU : Mercredi 3 févrierà la médiathèque Ulysse, le maire adjoint à l’urbanisme et au logement invitait les habitants à s’exprimer en vue de la concertation annoncée pour les mois à venir.
L’aménagement du parc urbain a été financé par l’ANRU 1
L’aménagement du parc urbain a été financé par l’ANRU 1



En 2005, le quartier Franc-Moisin/Bel-Air, comme quatre autres à Saint-Denis, avait décroché une subvention de l’ANRU, Agence nationale de rénovation urbaine. La somme assez rondelette, 14,3 millions d’euros, a permis de financer une dizaine de réalisations. Citons pour les plus importantes l’aménagement du parc urbain, et surtout la ZAC Bel-Air, dont sont sortis plus de deux cents logements et la médiathèque Ulysse. 

En décembre 2014, ce quartier de 13 ?000 habitants s’est vu promettre une nouvelle rallonge, au titre du NPNRU, Nouveau programme national de renouvellement urbain (1), mais d’un montant plus modeste. Soit « 5 millions d’euros qui seront ponctionnés pour 96 % sur le 1 % logement (ou Action Logement), versé par les entreprises. Plus un emprunt à taux bonifié sur le livret A. La contribution de l’État, cette fois, c’est zéro?! », soulignait Stéphane Peu, devant plus de soixante personnes massées, ce mercredi 3 février, dans une salle de la médiathèque Ulysse. Mais pour le maire adjoint à l’urbanisme et au logement, le propos ce soir-là n’était pas tant de dénoncer l’assèchement de la manne public, que d’inviter chacun à l’inventaire des besoins en vue de la concertation annoncée pour les mois à venir.


« Ne rien s’interdire dans la réflexion »

Au préalable, et pour le dernier reliquat de financement de l’ANRU 1, vont être lancés « dès avril les travaux de reprise de l’ensemble des halls de PCH », indiquait l’élu, également président de cet organisme, principal bailleur social du quartier. Aujourd’hui vides pour la plupart, les rez-de-chaussée de cinq bâtiments vont être ainsi restructurés pour la remise en location de 13 logements, les uns pour des handicapés, des familles nombreuses, les autres pour des associations et entreprises. Également annoncée l’implantation de colonnes enterrées pour les déchets. Pour la suite, « on ne va rien s’interdire dans la réflexion », lancera M. Peu, qui signalera néanmoins quelques pistes obligées, dont la création d’une voirie pour la traversée de Franc-Moisin, une cité close?: « on en fait le tour, on n’y rentre pas ». 

Les habitants, eux, réclament de toute urgence des aménagements contre le stationnement sauvage « dangereux pour tout le monde ». Autre préoccupation, la place des services publics, aujourd’hui inexistants. Quoi qu’il en soit, la Ville a déjà prévu d’agrandir la Maison de quartier, livrée en 2013 mais sous-dimensionnée, en réorganisant ses services. Des interventions plus lourdes sont à envisager au sud de la cité, d’abord sur la parcelle acquise par Plaine Commune après la fermeture des Charcuteries gourmandes. Dans sa proximité, l’immeuble d’activités de l’Espace Bel-Air, à présent quasi désert, pourrait être démoli. D’autant que les entreprises encore en place pourraient intégrer les rez-de-chaussée de PCH.

Au nord, dans le quartier Bel-Air, un vieux projet refait surface, la réhabilitation du Marché du Muguet, en tant qu’« espace de socialisation ». Au rang des équipements à revoir, Stéphane Peu se dit préoccupé des « dysfonctionnements » du petit pôle commercial de la rue Danielle-Casanova. Et plusieurs voix dans la salle s’émeuvent des piètres locaux de l’antenne jeunesse. Un espace pour le 3e âge, des berges de canal aménagées… Les idées ne manquent pas. Les réunions se succéderont jusqu’à l’automne. La signature de la convention qui scellera l’engagement de l’ANRU devrait intervenir à la fin mars. 

Marylène Lenfant