En ville
Zone de sécurité prioritaire, les renforts de police se font attendre
Cela fait près d’un mois maintenant que les cars de CRS sont présents, rue Dézobry, rue des Chaumettes, place Jean-Jaurès ou encore aux abords de la gare RER. Depuis que les quartiers Centre-ville, Gare, et Romain-Rolland de Saint-Denis sont passés en Zone de sécurité prioritaire (ZSP), les forces de l’ordre ont imposé une présence ostentatoire dans ces lieux de passage, où vols et agressions sont nombreux, grâce à la mobilisation de trois sections de CRS.
C’est l’aspect le plus visible de la ZSP. En ce qui concerne le reste – prévention, lutte contre le trafic de drogue –, il faudra attendre. Si les premiers résultats présentés à la seconde réunion de la cellule de coordination apparaissent flatteurs, le manque d’effectifs constitue le principal obstacle.
Pour le délégué de la Seine-Saint-Denis du syndicat Unité Police (SGP-FO), le dispositif n’est pas en cause, mais les moyens de remplir les objectifs ne sont pas encore là. « Il faudra voir à l’usage. Le gros problème, c’est le manque d’effectifs. Le secteur a perdu 13 policiers dans le même temps, dont certains sont partis en renfort à Marseille, explique-t-il. 18 personnes sont affectées à la ZSP, mais ce sont des gens qui travaillaient déjà sur ce secteur, c’est une brigade qui a changé de nom. »
Le service public de la sécurité intérieure n’est pas mieux loti que les autres en cette période d’austérité, comme l’explique aussi Yannick Danio, délégué national du syndicat : « Les ZSP sont mises en place à effectif constant. Il est difficile – pas que dans le 93 – de trouver des effectifs disponibles, à une époque où ils se réduisent comme peau de chagrin. Les seules possibilités d’appoint, ce sont les forces mobiles (CRS et EGM). Le recrutement prévoit plus de personnels en 2013. Mais nous avons perdu 8000 emplois depuis 2004. »
Sébastien Banse