Je remarque que Montluçon traverse une période particulièrement délicate en matière de sécurité et criminalité. Cette ville auvergnate, qui affichait fièrement le plus faible taux de délinquance de France métropolitaine en 2003 pour les agglomérations de plus de 50 000 habitants, connaît aujourd’hui une réalité bien différente. Le déclin industriel après les Trente Glorieuses, la fermeture des mines de charbon et la désindustrialisation ont provoqué un véritable bouleversement socio-économique. Entre 1968 et 2016, Montluçon a perdu 33% de sa population, créant un contexte propice à l’émergence de nouveaux défis sécuritaires. Mon analyse se base sur les données officielles les plus récentes pour vous présenter une vision objective de la situation actuelle et identifier les zones qui méritent une attention particulière.
Statistiques de criminalité : Montluçon face aux chiffres
Taux de criminalité et évolution
Je constate que Montluçon affiche un taux de criminalité de 71,9 infractions pour 1 000 habitants en 2024, totalisant 2 397 crimes et délits enregistrés. Cette statistique dépasse largement la moyenne départementale de l’Allier qui s’établit à 40,2‰, tout en se rapprochant dangereusement de la moyenne nationale d’environ 54‰. L’évolution récente révèle une tendance préoccupante : les actes criminels ont progressé de 13% entre 2023 et 2024, passant de 1 923 à 2 173 infractions recensées.
La hausse la plus alarmante concerne les coups et blessures volontaires, qui ont bondi de 65% depuis 2016. Cette progression spectaculaire illustre l’aggravation du climat d’insécurité qui règne dans certains secteurs de la ville. En 2019, on comptabilisait 1 954 actes de criminalité, démontrant une augmentation constante sur plusieurs années consécutives.
Répartition par types d’infractions
L’analyse détaillée des types de délits révèle que les vols et dégradations dominent avec 932 cas recensés, représentant 27,11‰ de la population. Ces chiffres incluent 20,8‰ de vols et cambriolages, particulièrement préoccupants pour les habitants. Les cambriolages de logements atteignent 86 cas avec un taux de 3,45‰, établissant un risque estimé à 5,74 pour mille logements dans l’agglomération.
Les agressions physiques totalisent 283 cas soit 8,23‰, dont 115 concernent des violences intrafamiliales représentant 6,69‰. Les violences sexuelles comptent 91 cas pour 2,65‰, témoignant d’une réalité particulièrement troublante. Le trafic et usage de stupéfiants atteint 11,9‰ avec 337 faits répertoriés, tandis que les dégradations représentent 15,3‰ et les escroqueries 7,7‰ des infractions totales.
Quartiers sensibles : zones à éviter à Montluçon
Quartier Bien-Assis
Le quartier Bien-Assis, situé entre Montluçon et Domérat, figure parmi les quartiers prioritaires nécessitant une surveillance renforcée. Je remarque que ce secteur fait l’objet d’interventions policières fréquentes, particulièrement durant les heures nocturnes. L’insécurité s’y manifeste sous diverses formes : vols répétés, dégradations de biens publics et privés, agressions contre les personnes, nuisances sonores persistantes et tensions sociales récurrentes.
Les témoignages d’habitants révèlent des situations préoccupantes : certains rapportent avoir été importunés lors de leurs déplacements, tandis que d’autres constatent des volets forcés et des tentatives d’effraction. Cette atmosphère délétère pousse de nombreux résidents à modifier leurs habitudes quotidiennes, évitant certaines zones après le coucher du soleil. La réputation de ce quartier à risque influence considérablement la perception générale de la sécurité montluçonnaise.
Quartier Fontbouillant
Fontbouillant s’étend sur 27 hectares au sud-ouest de la ville et abrite 1 332 habitants confrontés à un taux de pauvreté atteignant 47%. Ce secteur enregistre régulièrement des faits de délinquance variés : vols à la tire, agressions nocturnes et dégradations d’équipements publics. Les nuisances nocturnes se multiplient, créant des tensions entre résidents et perturbant la tranquillité du voisinage.
Des riverains rapportent des actes de vandalisme répétés et des situations de harcèlement en soirée, particulièrement aux abords des commerces fermés. Cette situation génère un sentiment d’insécurité palpable qui influence les habitudes de déplacement des habitants. Beaucoup préfèrent désormais éviter ce quartier sensible après 19h30, contribuant à sa désertification progressive et à l’aggravation du cercle vicieux de l’abandon urbain.
Hypercentre en déclin
L’hypercentre montluçonnais, articulé autour du Boulevard de Courtais, de la Rue de la République et de la Rue Saint-Pierre, connaît une dégradation sécuritaire directement liée au déclin commercial généralisé. La fermeture de commerces successive a créé des espaces délaissés propices aux incivilités et aux regroupements indésirables.
Les bâtiments délabrés et les espaces publics dégradés renforcent le mal-être des résidents et des visiteurs occasionnels. Cette dégradation urbaine progressive influence négativement l’attractivité du centre-ville et contribue à alimenter les problèmes de sécurité dans ce secteur historiquement commerçant.
| Quartier | Population | Caractéristiques principales | Types d’incidents |
|---|---|---|---|
| Bien-Assis | Non précisé | Quartier prioritaire | Vols, agressions, nuisances |
| Fontbouillant | 1 332 habitants | Taux de pauvreté 47% | Délinquance, vandalisme |
| Hypercentre | Non précisé | Déclin commercial | Incivilités, dégradations |
Comparaisons et classements sécuritaires
Montluçon se positionne à la 4 350e place nationale en termes de dangerosité selon les derniers classements disponibles. Cette position révèle que la ville constitue désormais la commune la plus dangereuse du département de l’Allier, devançant Vichy et Moulins dans cette hiérarchie peu enviable. Le classement national place également la cité à la 261e position sur 368 villes pour le risque de cambriolage, témoignant d’une vulnérabilité particulière dans ce domaine.
La comparaison avec les villes régionales offre une perspective nuancée de la situation montluçonnaise. Avec ses 71,9‰, Montluçon affiche paradoxalement un taux de criminalité inférieur à certaines métropoles régionales : Clermont-Ferrand enregistre 78,5‰ et Saint-Étienne culmine à 84,2‰. Cette donnée relativise partiellement la situation locale, même si elle reste préoccupante comparée à Vichy (49,8‰) et au Puy-en-Velay (42,3‰).
Ces comparaisons valident que l’insécurité à Montluçon s’inscrit dans un contexte régional contrasté. Néanmoins, la progression rapide des infractions et la concentration de certains délits dans des quartiers sensibles spécifiques justifient une vigilance accrue de la part des autorités locales et des habitants.
Impact sur la vie quotidienne et l’immobilier
Perception des habitants
La sécurité montluçonnaise obtient une note préoccupante de 2,6/5 sur la base de 60 avis d’habitants, reflétant un mal-être généralisé au sein de la population. Cette évaluation influence directement les habitudes quotidiennes : les rues se vident après 19h30, créant une atmosphère de ville fantôme dans certains secteurs. Beaucoup d’habitants adaptent leurs itinéraires pour éviter les quartiers à éviter après le coucher du soleil.
Les témoignages révèlent des perceptions contrastées mais globalement pessimistes. Certains résidents évoquent des incivilités croissantes et des tensions sociales palpables, tandis que d’autres décrivent une ville en désertification globale où l’insécurité s’installe progressivement dans les espaces abandonnés. Un habitant potentiel a même renoncé à s’installer après une expérience négative, illustrant l’impact sur l’attractivité territoriale.
Conséquences immobilières
La réputation sécuritaire influence considérablement l’attractivité immobilière montluçonnaise. Les prix des appartements oscillent entre 449€/m² et 1815€/m² dans l’hypercentre, avec une baisse de 1% sur un an reflétant les difficultés du marché local. Dans les quartiers sensibles comme Bien-Assis et Fontbouillant, les tarifs tournent autour de 789€/m² avec un délai de vente moyen de 3 mois.
Le taux de logements vacants atteint 19,1%, illustrant le mal-être général et l’exode progressif de la population. Cette vacance immobilière massive témoigne des difficultés structurelles de la ville. La fréquentation du centre ancien aurait chuté de 12% en trois ans, accentuant le cercle vicieux de la désertification commerciale et résidentielle. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une rénovation urbaine globale pour inverser cette tendance négative.
Mesures de sécurité et perspectives d’amélioration
Face à cette situation préoccupante, les autorités locales ont mis en place plusieurs dispositifs pour améliorer la sécurité publique. La Police Municipale, active depuis août 2023, renforce la présence sécuritaire avec le dispositif PSQ (Police de Sécurité au Quotidien). Des rondes nocturnes sont organisées régulièrement, accompagnées d’un numéro dédié facilitant les signalements des habitants. La vidéosurveillance couvre désormais 40% des axes principaux, offrant un outil de dissuasion et d’investigation supplémentaire.
L’élection d’un ancien patron de la Sécurité publique comme maire témoigne des préoccupations sécuritaires prioritaires des électeurs montluçonnais. Cette expertise professionnelle devrait permettre d’optimiser les efforts de sécurité et de développer des initiatives urbaines adaptées aux défis locaux.
L’affaire marquante de mars 2017 reste gravée dans les mémoires : trois meurtres de retraités et un viol en 10 jours dans le quartier de la Ville-Gozet, commis par deux jeunes hommes surnommés les « barbares de Montluçon ». L’aîné a été condamné à la perpétuité en 2019, le plus jeune à 30 ans de réclusion criminelle, verdicts confirmés en appel. Cette tragédie illustre l’importance des mesures préventives actuelles.
- Éviter les quartiers Bien-Assis et Fontbouillant la nuit sans en connaître les codes
- Privilégier les itinéraires éclairés lors des déplacements nocturnes
- Faire preuve de vigilance accrue dans les lieux publics après 19h30
- Signaler immédiatement tout comportement suspect aux autorités compétentes
- Adapter ses habitudes de déplacement selon les recommandations locales
Ces activités enrichissantes en Seine-Saint-Denis montrent qu’il existe des alternatives positives dans d’autres territoires confrontés à des défis similaires. L’avenir de Montluçon dépendra de la capacité collective à transformer ces défis en opportunités de revitalisation urbaine.

