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Violence et résilience
Un portrait à la Une du JSD est un objet rare. Mais en ce mercredi 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’histoire de Samia Amekhouk justifiait de bouleverser nos habitudes. Au point de renverser le sens de lecture de notre Une pour offrir l’espace qu’elle mérite à une image qui se passe de titre et dit tout d’un parcours exceptionnel. Un cliché qui nous tend deux visages de Samia Amekhouk. Celui d’avant. De l’épouse qui vécut pendant vingt ans sous le joug tyrannique d’un mari violent. Celui d’aujourd’hui. De la femme finalement libérée de l’emprise néfaste et qui déclare vouloir « se battre jusqu’à la fin de sa vie contre les violences faites aux femmes ».
Ce portrait en Une c’est justement l’occasion de mettre un visage sur des chiffres officiels toujours aussi effarants. 142 310 signalements pour violences conjugales (88% des signalements émanent de femmes), 4 400 plaintes pour viol ou agression sexuelle (98% émanent de femmes) et 146 femmes tuées par leur compagnon ou ex-conjoint, en 2019. Si le combat avance, le chemin est encore long. À ce propos, le récit de Samia Amekhouk nous rappelle enfin que la violence envers les femmes est souvent une mauvaise herbe qui germe sur le tas de fumier de l’inégalité entre les sexes. Violence et dépendance font malheureusement bon ménage. Pour briser la dynamique de la première il faut créer les conditions pour diminuer la seconde. Une seule voie donc, pour les hommes et les femmes : celle de l’égalité.