En ville
Téléphonie mobile : nouvelle mobilisation « Ce projet d’antenne est inacceptable ! »
Le JSD : Vous êtes adjoint au maire délégué à l’éducation à l’environnement et à l’écologie urbaine. Quelle est la position de la municipalité sur le dossier des antennes-relais ?
Michel Ribay : En 2007, des négociations avec les opérateurs s’étaient engagées pour l’élaboration d’une charte d’exploitation de la téléphonie mobile sur le territoire de Plaine commune. Ces négociations ont été rompues en juillet 2007 sur un point très significatif : le refus des opérateurs de pratiquer des mesures sur la base de la Charte de Paris, une charte qu’ils ont pourtant signée. Malgré les compromis proposés par les associations et les élus, les opérateurs ont refusé, prenant ainsi la responsabilité de la rupture. Concernant le projet d’antenne rue Émile-Connoy, notre opposition est totale. Au-delà de la municipalité, c’est la communauté d’agglomération qui a pris position. Un courrier a été distribué aux riverains, il est signé à la fois du député et président de Plaine commune Patrick Braouezec, de Michel Bourgain, vice-président en charge de l’environnement, du maire Didier Paillard et de moi-même. Le soutien des élus à la mobilisation y est réaffirmé, c’est d’ailleurs, et il faut le souligner, l’association population-élus qui a conduit Orange à abandonner son projet d’antenne rue des Ursulines.
Le JSD : Comment expliquez-vous cet entêtement à vouloir faire différemment ici que dans la capitale ?
M.R. : Les opérateurs ont conscience qu’une charte les contraindrait à respecter des procédures de concertation et de contrôle de la puissance des antennes. Leur attitude repose aussi sur une donnée économique : la multiplication d’antennes-relais moins puissantes, comme à Paris, est plus coûteuse. Le rejet du contrôle citoyen et leur recherche de profit motivent leur acharnement, et cela au mépris des risques sanitaires encore soulignés ce week-end par l’appel de 20 scientifiques internationaux sur les dangers de la téléphonie mobile. Ce sont des centaines d’enfants, et particulièrement des tout-petits, qui sont accueillis chaque jour rue Émile-Connoy et à proximité. Ce projet est inacceptable.
Le JSD : Quel est aujourd’hui le calendrier pour sortir de cette situation ?
M.R. : Une rencontre est prévue entre Plaine commune et l’AFOM, l’organisme qui représente les opérateurs. Nous redirons à nos interlocuteurs notre refus d’une antenne rue Émile-Connoy et nous exigerons le retour des opérateurs à la table de négociations. Nous souhaitons par ailleurs que se fédèrent celles et ceux qui interpellent la municipalité sur la présence d’antennes-relais dans différents quartiers afin que l’exigence de rédaction d’une charte s’amplifie. Au-delà d’une charte, le vote d’une loi sur l’exploitation de la téléphonie mobile prenant véritablement en compte les exigences de santé publique est de plus en plus urgent.
Recueilli par Dominique Sanchez
Les collectifs Ursulines- Connoy et 2Geyter, Saint-Denis&environnement, l’APPEL(JBS-NDC), la FCPE Saint-Denis, le Comité Porte de Paris et Priartem appellent à un rassemblement le 20 juin (19h) devant la basilique et à une manifestation-parade le 22 juin, à 11 h (départ 19, rue des Ursulines, arrivée devant l’hôtel de ville).