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Académie Fratellini /
Sur le fil de fer
Avec la saison qui s’achève plus tôt que prévue, l’académie Fratellini laisse le choix aux parents d’élèves de l’école de cirque de demander ou non le remboursement du dernier trimestre. Pour un adulte et un enfant, le tarif varie de 550 € à 470 € pour une inscription à l’année complète, et se situe entre 200 € et 170€ pour une inscription au trimestre. L’école compte plus de 300 adhérents (enfants et adultes). Les parents ont jusqu’au 30 mai pour demander ce remboursement « sans avoir à se justifier », précise Laurence Marchand, responsable communication de l’académie Fratellini. « Pour le moment, la direction a adopté la même philosophie que l’ensemble de la profession, c’est-à-dire de consolider les artistes. Nous allons donc honorer tous les contrats qui avaient été signés ou en cours jusqu’à la fin de la saison, avance Laurence Marchand. En revanche, vu la situation économique, nous nous posons des questions quant au renouvellement des contrats à durée déterminées et contrats professionnalisant… »
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Au-delà du volet administratif, la pandémie de Covid-19 menace déjà la programmation de la saison prochaine de l’académie Fratellini qui a jonglé avec les difficultés : l’incendie de sa toiture en 2017 et une baisse de la fréquentation lors des grèves survenues fin 2019. « En France, il y a aura une reprise des activités des salles de spectacle à partir de la mi-juillet mais nous, nous serons déjà fermés. La reprise de la saison risque d’être compliquée à mettre en place tout comme nos temps forts, tel le spectacle de Noël. Tout dépendra de l’évolution de la pandémie. » En effet, durant la période de fin d’année, le Grand chapiteau a pour habitude d’accueillir jusqu’à 1 000 enfants. Il s’avère donc difficile de se projeter au vu des recommandations de distanciations sociales prodiguées par le gouvernement et d’une possible deuxième vague de contamination.
Quant aux apprentis de 3e année, ces derniers ont dû s’adapter pour valider leur année. Leur évaluation se reposera sur la base d’un contrôle continu mais l’idée de ne pouvoir présenter leur numéro de fin d’études au public est un coup au moral. C’est l’une des questions que pose la crise du Covid-19 : quel sens donner à son art sans un public pour l’apprécier ?
Maxime Longuet