À la une En ville
Festival Maths en ville/
Pour ne plus se prendre la tête avec les chiffres
1. Les maths, c’est comme du théâtre
À la Compagnie Terraquée, la découverte des mathématiques peut s’incarner à travers le jeu. Et le théâtre reste le principal outil pour s’y frotter. Depuis 2013, « on essaie de vulgariser les mathématiques en s’appuyant sur l’imaginaire, l’envie, le défi et l’émulation », explique Meriem Zoghlami. « On travaille avec des groupes variés, de tous âges, et l’idée c’est d’expérimenter des problèmes mathématiques » sur scène, poursuit-elle.
Pour avoir un avant-goût du « théâtre mathématique », le festival vous donne rendez-vous à la soirée de clôture samedi 20 octobre au théâtre de la Belle Etoile, où le spectacle Pi, le nombre à 2 lettres sera interprété.
2. Accéder à une culture mathématique, c’est possible !
« Des maths partout et pour tous », telle est la devise d’un festival qui se veut inclusif et diversifié. Que vous ayez été un as ou un zéro dans cette matière, il est important, prévient Meriem Zoghlami, de ne pas « invisibiliser les personnes » qui sont nulles en maths. « Moi j’avais une moyenne de 2 , je n’y arrivais pas », confie Meriem avant d’ajouter qu’elle a tout de même pu « toucher à la culture mathématique ». « L’idée de “Maths en ville”, c’est aussi que les gens qui ne sont pas forts aient des notions, des repères, ne se sentent pas exclus du monde mathématique simplement parce qu’ils ne sont pas bons. »
3. Les Maths ça fait (aussi) rêver
Les enfants, dont l'imaginaire et la faculté cognitive sont davantage développés peuvent rêver grâce aux maths. « On perd tout ça à l’âge adulte », affirme Meriem Zoghlami avant d’ajouter que « ce festival permet de ne pas circonscrire les mathématiques au domaine de la classe ». « À Saint-Denis, des enseignants font faire des balades mathématiques à leurs élèves, je trouve ça génial », s’exclame-t-elle. « Les enfants sont dehors, ils regardent les panneaux, ils s’entraînent à avoir un regard aiguisé sur l’architecture.»
4. Il y a de la littérature dans les maths
« Les maths, ce n’est pas pour moi, je préfère les matières littéraires. » De nombreuses idées reçues concernant les maths sont à casser. À commencer par celle de croire qu’il n’y a pas une forme littéraire propre aux chiffres et aux théorèmes. En faisant entrer les maths dans les médiathèques, le festival Maths en ville veut s’assurer que les Dionysiens découvrent des lectures mathématiques. Ainsi, même les littéraires peuvent se frotter aux maths. « Les médiathèques de Saint-Denis ont été très intéressées par le festival car cela leur permet de toucher plus de gens et de mettre en valeur les fonds mathématiques qui existent déjà », argumente l’organisatrice du festival.
5. Avec les maths, on s’intéresse à ce que vous faites, pas à ce que vous êtes
« Le milieu mathématique est démocratique, tout le monde a sa place », explique Meriem Zoghlami. Cela tombe bien parce que le festival réunit des chercheurs, des amateurs, des artistes, des passionnés de maths mais aussi des gens qui n’ont rien à voir avec ce milieu comme des pâtissiers ou des jongleurs. « Maths en ville, c’est un projet d’éducation populaire, un mouvement que je porte, je demande aux gens de me rejoindre », conclut Meriem. Le mot est lancé.
Yslande Bossé
Jeudi 11 octobre, à partir de 19h30, le festival « Maths en ville » invite les Dionysiens à une projection-débat avec Ex-Machina, d’Alex Garland (2014), suivie d’un débat animé par Jean Krivine, chercheur en informatique au CNRS avec Sciences-Pop’ Saint-Denis. Tarif spécial : 4,50 €.
Infos et programme : http://www.mathsenville.com/le-festival/