En ville
Place du Caquet : au cœur des travaux, la recherche de la tranquillité
Voici vingt-cinq ans, dans la zone d’aménagement où Saint-Denis venait de faire table rase de son passé, était édifié un nouveau centre-ville. Aujourd’hui, pour ces immeubles en grande partie composés de logements sociaux, l’heure est à la réhabilitation. Pour Plaine commune habitat, principal bailleur du quartier, elle a débuté en 2008 par le premier des trois gros chantiers à son programme. C’était pour l’îlot Choiseul, 253 logements rue de Strasbourg, où les échafaudages ont été récemment démontés. Aujourd’hui, avant l’îlot 8 aux façades anguleuses, est venu le tour de l’îlot 4, qui lui fait face place du Caquet. Conçu par Maria et Jean Deroche, cet ensemble de six immeubles s’articule autour de deux places – ou dalles – dont une plantée de bouleaux, au-dessus de l’hypermarché Carrefour. Comme l’îlot 8, cet ensemble était censé se raccorder au quartier par des cheminements surélevés où d’autres points de vue sur la ville s’offraient aux piétons, en toute tranquillité. En fait, ces nouvelles circulations urbaines ont surtout aggravé l’insécurité.
La passerelle surplombant la place du Caquet ne sera qu’en journée
« Avec la fin de la ZAC d’aménagement, qui gère l’espace public, il faut maintenant clarifier les usages entre les espaces », en déduit Francis Langlade, maire adjoint délégué sur le quartier. Préoccupation majeure en centre-ville, l’insécurité a été au cœur de rencontres organisées depuis deux ans avec les habitants pour en améliorer les aménagements. Leurs réflexions se traduisent pour l’îlot 4 par la privatisation, avec contrôle Vigik, de cinq accès sur sept. Et les deux à rester ouvert, rue du Pont-Godet et par la passerelle surplombant la place du Caquet, ne le seront qu’en journée, « comme les parcs publics », afin de laisser les enfants profiter de l’aire de jeux aménagée sur la dalle.
Nouvelles portes palières et portes fenêtres…
Conséquences plus visibles pour le centre-ville, les grands escaliers noirs, protégées par des auvents de verre, qui débouchent sur la place du Caquet, vont être supprimés. Les accès aux niveaux supérieurs, réservés aux locataires, seront intégrés aux bâtiments, dont les façades en béton brut seront nettoyées. Comme toute réhabilitation, celle-ci portera aussi sur les espaces et les appartements, au nombre de 211 dont plus de 60% sont des duplex. Nouvelles portes palières et portes fenêtres, réfection de l’installation électrique et des faïences, changement des baignoires, lavabos, WC, de la VMC (ventilation mécanique contrôlée) et des sols plastiques… Plaine commune habitat a également prévu des travaux de transformation dans onze appartements pour les personnes à mobilité réduite. Travaux pour l’heure en suspens faute d’appartements disponibles.
Échelonné sur dix-huit mois, le chantier coûtera 5,65 millions d’euros, financés en majeure partie par des subventions, de l’État (40%), la Région (9,3%, soit 2500 euros par logement) et Plaine commune (11,3%). Il en résultera sur les loyers une hausse de 3,8%. Dans la lancée de ces travaux, Francis Langlade annonce pour bientôt le déplacement le long de l’hypermarché du Travelator, tapis roulant d’accès au parking, qui trône avec son dôme au beau milieu de la place du Caquet. Mais son financement par Carrefour, principal intéressé, n’est pas encore acté.
Marylène Lenfant
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