En ville
Nouveau règlement du conseil municipal
Heure de départ, 19h16. Heure d’arrivée 01h38. Entre les deux, plus de six heures de débats. Voilà pour le résumé comptable de la séance du dernier conseil municipal qui s’est tenu en mairie jeudi 25 septembre. Une série de questions orales a ouvert les débats, avant d’en venir à l’ordre du jour proprement dit et ses 48 dossiers.
Premier orateur, Laurent Russier (PCF) s’inquiéte de la faiblesse des dotations financières de l’État qui ne prennent pas en compte le développement de la population dionysienne (+ 10 000 habitants). Agnès Renaud (LO) dénonce la politique du ministre Darcos et la suppression de 11 000 postes dans l’Éducation nationale. Michel Rogowski (MRC) parle de « jeu de massacre » et d’une « véritable angoisse de la population sur l’échec scolaire ». Virginie Pujol (PCF) dénonce le « refus du préfet de région d’organiser une table ronde sur le logement réclamée par le maire ». Lynda Salima Fellahi (majorité) souligne l’inquiétude des habitants du secteur de la Gare et note leurs actions collectives et solidaires face au climat généré par le trafic de drogue. Jérôme Jurjevic (les Verts) se félicite de « la forte mobilisation contre la privatisation de la Poste, un service public qui joue un fort rôle de lien social dans les quartiers ».
Dans les réponses, le maire Didier Paillard indique que le conseiller de Nicolas Sarkozy qui l’a reçu à l’Élysée (lire page 3) a confirmé qu’il n’était pas question de donner un statut spécial au quartier de la Plaine. David Proult (PCF) souligne que la mobilisation des élus, parents et enseignants a permis d’obtenir des ouvertures de classes, et il annonce que la ville boycottera le « service minimum » dans les écoles en cas de grève. Monique Lejeune (majorité) fait part d’un courrier adressé par Didier Paillard à tous les maires du département et au président du conseil général pour demander une audience au Premier ministre sur la question du logement. Florence Haye (PCF) dénonce le manque de résultats de la police nationale sur le trafic de drogue quartier de la Gare, et elle regrette que le nouveau commissaire divisionnaire n’ait toujours pas pris ses fonctions au commissariat. Patrick Vassallo (majorité) dénonce lui aussi les risques « de privatisation totale de la Poste ».
Georges Sali (PS et partenaires), demande ensuite si la ville a « l’intention de poursuivre [sa] pratique d’expulsions massives ». Puis Stéphane Privé (PS et partenaires) réclame que soit pris en mairie « un véritable plan de résorption de l’emploi précaire ». Laurent Russier (PCF) répond qu’une « des priorités de la majorité est de combattre le fléau de l’habitat insalubre » et il regrette que le conseil général ait cessé de financer « le relogement d’urgence ». Quant à Christophe Mézerette (MRC), il se dit « tout à fait favorable à travailler à la résorption de l’emploi précaire ».
Danyl Afsoud (MoDem) intervient sur la circulation dangereuse rue Eugène-Pottier, et sur « l’inquiétude des habitants de la rue Fontaine où se réunissent des groupes d’individus qui consomment de l’alcool sur la voie publique ». Christophe Girard (majorité) répond que la rénovation urbaine dans le secteur Pierre-Sémard doit améliorer la sécurité routière. Quant à Laurent Russier, il pointe « les carences de la police nationale » face à des comportements que « nous ne pouvons pas accepter ».
Tout au bout du conseil, les élus ont adopté un nouveau règlement intérieur de leur assemblée (moins les voix du groupe PS et partenaires ; la droite et le centre ayant quitté la séance depuis longtemps). Le nouveau règlement, qui limite notamment les temps de paroles, comme cela se pratique dans la plupart des assemblées, devrait limiter les séances fleuves. « C’est une question de respect, et ce doit aussi être l’occasion d’éviter des discussions qui n’ont rien à voir avec l’ordre du jour », note le député Patrick Braouezec. « Il s’agira de mieux mettre en œuvre les orientations pour lesquelles nous avons été élus », explique Didier Paillard. Georges Sali parle lui de « putsch anti-démocratique, d’agression contre la démocratie locale ». « Vous voulez nous faire taire », ajoute l’élu socialiste qui dénonce « une municipalité empreinte de stalinisme ». Et d’ajouter, que « dans un cadre aussi stalinisé », il ne participera pas aux réunions organisées avec les responsables des groupes politiques pour préparer les séances du conseil.
Compte rendu Gérald Rossi
DÉCISIONS AU CONSEIL
Rapport de la cour de comptes Fabienne Soulas a présenté un rapport sur le « contrôle de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de la commune de Saint-Denis pour les exercices 1995 à 2000 ». « La Chambre confirme que les comptes sont fiables, que les dotations de l’État ont diminué et que la dette de la Ville est en diminution », note l’adjointe au maire. Elle ajoute que sont en cours d’application les recommandations visant à améliorer les relations avec l’association Communiquer à Saint-Denis (qui édite le JSD).
« Non à Edvige » Le conseil a adopté un vœu demandant l’abandon définitif du projet de fichier baptisé Edvige et qui, a expliqué Florence Haye, a pour ambition de ficher « toute personne ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndicat ou économique, ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Elle a dénoncé aussi les mentions concernant « fréquentations, déplacements, appartenance ethnique, orientation sexuelle, opinions… »
Stop aux nuisances aériennes Soutenu par Cécile Ranguin, un autre vœu dénonce les nuisances occasionnées par le trafic aérien sur le Bourget et Roissy. Des nuisances « en développement constant […] qui perturbent la tranquillité et le sommeil des riverains survolés ». Le texte souligne que les luttes « ont permis d’imposer l’arrêt de l’activité aérienne de l’aéroport d’Orly entre 22h et 6h ». À Londres, les riverains de l’aéroport d’Heathrow sont allés jusqu’à la Cour européenne de justice pour que soit reconnu « le droit au sommeil ». Il est donc demandé pour le Bourget les mêmes mesures qu’à Orly et, pour Roissy, une réduction de moitié des vols dans un premier temps.
Jardin des cinq sens Une convention sera signée entre la Ville et l’Institut médico éducatif Les Moulins-Gémeaux pour la création dans l’enceinte du musée d’Art et d’Histoire d’un Jardin des cinq sens, plus spécialement destiné au jeune public handicapé.
PMI Pierre-Sémard En septembre 2009, la PMI du quartier emménagera dans ses nouveaux locaux en rez-de-chaussée d’un bâtiment construit par Plaine commune habitat. Les locaux actuels seront démolis.
COMMENTAIRE
« C’est du n’importe quoi »
Le compte rendu du conseil municipal de juillet (JSD N°755 du 3 septembre 2008) n’a pas plu à Georges Sali qui, en séance publique ce 26 septembre, déclare : « C’est du n’importe quoi ! » Sur sa lancée, le conseiller socialiste s’adresse au journaliste présent (qui, n’étant pas élu, ne peut pas prendre la parole) : « Pour écrire cela, ne venez pas, prenez les déclarations que le maire vous autorise à publier ! » Monsieur Sali croit savoir aussi que « le rédacteur en chef passe sa vie dans le bureau du maire pour prendre ses ordres ; et il affirme que les journalistes de la rédaction sont « tous de sensibilité communiste ». Qui sait si l’arrière-petit-fils de Joseph Staline n’écrit d’ailleurs pas dans le JSD, dissimulé sous un pseudonyme ?
G.R.
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