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Impact sur la santé /
Les petits et l’écran
C’est une scène fréquente dans les salles d’attente, comme en tout lieu où un bambin est prié de se tenir tranquille. Plutôt qu’une peluche ou autre objet conçu pour son jeune âge, c’est le Smartphone de sa mère – ou de son père- qu’il réclame. Et obtient. Circonscrite naguère au poste de télé, l’exposition des enfants aux écrans s’est étendue aux ordinateurs, aux tablettes et aux téléphones, avec des risques diversement évalués par des spécialistes de l’enfance et chercheurs en neurosciences. Retards de langage, troubles relationnels, voire addiction et troubles autistiques. « L’usage des écrans chez les enfants et les adolescents : quel impact sur la santé ? », avait titré plus sobrement la Maison de la santé pour la conférence Midi Santé qu’elle organisait le 29 mars en mairie.
3, 6, 9 et 12 ans, l'accès progressif aux écrans.
« Nous avons pris contact avec des associations qui ne tiennent pas de discours trop alarmiste », précise Paul Daval, le directeur de la Maison de la santé, qui a ainsi invité Olivier Duris. Ce psychologue clinicien est membre de l’association fondée en 2008 par le psychiatre Serge Tisseron, sous l’intitulé 3-6-9-12. Quatre chiffres comme autant d’étapes dans le développement de l’enfant et de son accès progressif aux écrans. Mais aux préceptes des rigoristes, « pas de TV avant 3 ans, pas de console avant 6 ans, pas d’Internet avant 9 ans, pas de réseau avant 12 ans », Olivier Duris et son association préfèrent une approche plus positive. « Il peut s’agir, au contraire, d’un formidable support d’échange et de partage. »
Pas plus de 2 heures par jour
Ni idéaliser, ni diaboliser, tel est son credo d’abord pour recommander aux parents de montrer le bon exemple. Pas plus de 2 heures de télé par jour. Pour autant, l’image télé avant 3 ans doit passer par une interaction avec l’adulte. De même pour la tablette tactile parce qu’à cet âge tendre « le rapport au corps et au temps », gommé par ces outils, est primordial pour son développement. De 3 à 6 ans, se pose encore pour la TV la question du sens de l’image, qui impose toujours la présence de l’adulte. « 80% des programmes ne sont pas adaptés à ces tranches d’âge », observe Olivier Duris en s’inquiétant des contenus violents. Modulées jusqu’à l’âge de 12 ans, les prescriptions aboutissent encore à évacuer des chambres toute télé, à encadrer l’utilisation du Web, et la nuit venue à couper wifi et mobile. Pour en savoir plus : www.3-6-9-12.org