En ville
Pleyel/
Les jeunes réclament un terrain de foot
Il est rare de voir une réunion publique où la majorité des participants ont moins de 18 ans. C’est pourtant ce qui s’est passé mardi 11 juin à l’antenne jeunesse du quartier Pleyel : une vingtaine de jeunes est venue déterminée à demander la construction d’un terrain de foot, dans les espaces communs situés au cœur de la cité donnant sur la place des Pianos.
La municipalité avait organisé cette réunion de concertation pour demander aux habitants leur vision de l’avenir de ces terrains à la limite de l’abandon, un an et demi après la réhabilitation et le ravalement des bâtiments eux-mêmes. Il faut dire que le tableau est peu réjouissant : un terrain goudronné, derrière les immeubles, que les herbes folles disputent aux arbrisseaux, un square de jeux en déconfiture et un petit carré en friche, où les employés du quartier d’affaires viennent souvent déjeuner les jours de beau temps.
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« On attend depuis plus de dix ans »
Face à des jeunes assez dissipés, mais concentrés sur leur demande d’un terrain de foot – il faut dire qu’il n’y avait presque que des garçons – l’adjoint au maire Michel Ribay, délégué au quartier Pleyel-Confluence, a eu du mal à faire valoir la nécessité de penser à des aménagements pour toutes les générations, évoquant la création d’un jardin partagé ou d’équipements sportifs variés – ping-pong, basket, badminton… Ce que la réunion a mis au jour, c’est surtout le sentiment de délaissement des jeunes de Pleyel, qui attendent leur terrain « depuis plus de dix ans » et s’estiment lésés par rapport aux autres quartiers. « Ils ne vont rien faire, estime Wassim, 21 ans, découragé d’avance. Pleyel a été délaissé, et maintenant qu’il va y avoir le Grand Paris et les JOP en 2024, on s’y intéresse à nouveau, mais nous n’en profiterons pas ! »
Les quelques habitants plus âgés présents à la réunion ont partagé ce sentiment, une retraitée expliquant que sa fille quitte le métro à Saint-Ouen pour venir la voir, et non à Pleyel, car la place des Pianos « est trop sale et sent mauvais ». Le problème est que les terrains concernés n’appartiennent pas à la Ville, mais sont en copropriété entre Plaine Commune Habitat, majoritaire, et des copropriétaires peu intéressés par l’avenir de ces espaces communs, de l’aveu de la représentante de PCH. La mairie a promis de revenir vers les habitants une fois que sera connue la date de la prochaine assemblée des copropriétaires, afin d’y présenter un projet plus abouti.
Emmanuel Guillemain d’Echon
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