Sports
Couvre-feu/
Le sport en salle... d'attente
« C’est compliqué », « on essaye de trouver les solutions », « on tente de rester optimistes »… telles sont les déclarations qui reviennent le plus souvent chez les responsables de clubs dont la pratique a été fortement réduite ces dernières semaines. Les sports de salle, les sports d’eau et même certaines disciplines individuelles se déroulant parfois en intérieur comme le tennis se retrouvent à composer avec les différentes restrictions sanitaires. Depuis le 25 septembre, les activités sportives dans les lieux clos sont interdites pour les adultes. Les mineurs et les sportifs de haut niveau, eux, peuvent continuer à pratiquer leur sport favori. Cette mesure s’est retrouvée de plus renforcée depuis le 17 octobre par l’instauration d’un couvre-feu dans toute l’Ile-de-France contraignant la population à rester chez elle chaque soir entre 21h et 6h jusqu’au 1er décembre, au moins. En conséquence, l’organisation des entraînements du soir s’en retrouve chamboulée.
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Dispositions et aménagements
Pour palier à ces difficultés, les clubs ont dû procéder à certains aménagements. L’Etoile Sportive Dionysienne (ESD), dont les activités se concentrent au centre nautique La Baleine, a notamment avancé sa séance du vendredi de 20h à 19h15 pour anticiper la fermeture du site à 20h30. « Cela désorganise tout le monde, témoigne Michel Jousselin, président de l’ESD, nous fonctionnons habituellement avec des séances parents-enfants où chacun peut effectuer sa discipline au même moment. Là ce n’est plus le cas ». Une procédure a été engagée pour un remboursement partiel de la cotisation des adhérents adultes.
Au Sdus tennis, les courts couverts sont praticables uniquement pour les moins de 18 ans. Pour éviter une forte affluence sur les terrains extérieurs, « nous avons déplacé en premier lieu les cours des adultes le week-end mais le couvre-feu nous a encore compliqué la tâche », se désole Reda Moulla, directeur sportif du club. Le Sdus a pu obtenir de la Ville, la réfection de l’éclairage des courts extérieurs en terre battue au stade Auguste-Delaune. Une avancée non négligeable alors que désormais la nuit tombe plus tôt. « Notre priorité est de rattraper toutes les séances qui pourraient être reportées, exprime M. Moulla, les adhérents jouent le jeu pour l’instant mais jusqu’à quand ? Si nous les perdons aujourd’hui, il semble incertain qu’ils reviendront plus tard ». Des créneaux ont pu être dégagés pour le jeu libre au stade du Landy avec pour objectif d’y ajouter des cours pour les adultes le week-end. Le club a également le projet d’aménager un court d’entraînement en dur pour offrir une alternative à la terre battue, surface difficilement praticable durant la période hivernale. Sur cette question, le Sdus Tennis va innover, Reda Moulla précise : « Généralement, les courts extérieurs en terre battue sont fermés l’hiver pour des raisons de températures et de météo parfois défavorables. Nous avons fait la demande à la Ville de les laisser ouverts afin que nous continuions à les utiliser. Nous les avons retapés nous-mêmes samedi ».
La compétition attendra
Au-delà de la pratique, la question des championnats se pose également. Totalement à l’arrêt, les équipes seniors du Sdus Basket et de l’Avant-Garde de Saint-Denis Volley n’ont pas joué la moindre rencontre tandis que celles de La Dionysienne Handball et de l’AB Saint-Denis futsal n’en ont disputé qu’une. « Le groupe seniors cherche des solutions. Avant le couvre-feu, on a essayé d’organiser des matches amicaux contre des équipes situées dans des départements non impactés par les restrictions. Il a aussi été question de s’entraîner en extérieur au parc Georges-Valbon. Maintenant, c’est plus difficile. On est déçu mais pas défaitiste », explique Pascal Bascou, président de la section volley de l’Avant-Garde de Saint-Denis. Au basket, même son de cloche. Selon Gaston Djiba, entraîneur de l’équipe fanion masculine du Sdus, « si le couvre-feu est levé le 1er décembre, il faudra deux semaines pour retrouver la forme. » Il poursuit : « Avec les vacances de Noël qui vont arriver vite, je pense qu’on ne pourra reprendre la saison qu’au mois de janvier ». Une course contre la montre va alors s’engager. Et si la saison venait tout simplement à être annulée ? « On a une crainte, bien sûr, surtout que nous constatons une réelle dynamique dans notre sport. Cela fait très longtemps que nous n’avions pas refusé du monde », estime Pascal Bascou. Sans solution miracle, les sports en salle restent en attente.
Christopher Dyvrande
Réactions
STURM PHILIPPE (Pseudonyme non vérifié)
03 novembre 2020