Sports
Voie Royale/
Le semi retrouve le monde
Albert Chemutai n’était pas encore né lors de la création de la Voie Royale en 1994. Ce dimanche, l’Ougandais de 18 ans a pourtant mis tout le monde d’accord pour arracher la victoire sur le 10 km en 28’45. Un succès de prestige face à des adversaires redoutables. « Tous les ans, nous rassemblons un plateau à la dimension de la course que l’on souhaite faire, explique Antonio Agostinho, chargé de contacter les athlètes du monde entier quasiment un an à l’avance. La Voie Royale a toujours été une course qui attirait les coureurs grâce à son parcours atypique au pied du stade de France. »
Arrivé seulement 10e malgré son statut de champion national sur 1 500 et 3 000 mètres steeple, l’Ukrainien Vasil Koval ne cachait pas sa joie de participer à cette course mythique. « C’est la première fois que je m’inscris, soufflait-il en anglais quelques minutes après avoir franchi la ligne d’arrivée. J’ai fait beaucoup de pays dans ma carrière, mais cela reste impressionnant de courir en France et notamment dans cette ville historique. »
Debout en face du podium et micro en main, le journaliste Patrick Montel annonce le début du semi-marathon. Parrain de Saint-Denis Émotion, la voix de l’athlétisme français avait – comme toujours – répondu présent à l’invitation du club. « Le fait qu’il soit là et qu’il donne autant d’énergie pour cet événement prouve que la Voie Royale compte dans le paysage de l’athlétisme en France, glisse Kévin Sylvestre, entraîneur mais aussi grand artisan de l’organisation de cette vingt-quatrième édition. C’est bien de montrer qu’il y a autre chose que des faits divers à Saint-Denis. »
Résultats des courses avec les vidéos de l'arrivée.
Annulée à la dernière minute en 2016 pour des raisons de sécurité et décalée à avril 2017 mais sans le semi-marathon, la Voie Royale avait marqué le pas ces dernières années. « Nous avons remis au goût du jour le semi en ayant obtenu le label national, poursuit Kévin. Malgré une organisation un peu rapide, nous avons enregistré plus de 3 000 personnes sur la journée. C’est une vraie réussite. » Pour l’an prochain, Saint-Denis Émotion souhaite mettre l’accent sur le semi-marathon afin d’attirer tout le gratin de l’athlétisme international dans la cité dionysienne.
Alexandre Rabia
Une balade pour lutter contre l’obésité
« Je marche contre l’obésité. » Au pied du Stade de France, une soixantaine de marcheurs enfile le tee-shirt floqué du slogan phare de la matinée. À l’initiative du docteur Rosa Benvenga, chirurgienne au centre hospitalier Delafontaine, des ex-obèses ont bravé le froid pour participer à la Belle Vadrouille qui débutait à 11h, après le 10 km et le semi-marathon. « Nous avons rencontré des patients en septembre dernier et nous leur avons proposé de participer à la Belle Vadrouille. Comme je pratique la marche à pied personnellement, j’ai sauté sur l’occasion. » L’objectif est de sensibiliser les habitants à l’obésité, officiellement considérée comme une maladie depuis moins de deux ans. « Les gens pensent qu’il est facile de s’en débarrasser, mais c’est un vrai parcours du combattant, signale le nutritionniste Regis Cohen. Aujourd’hui, la chirurgie reste le seul traitement efficace. » Et afin de ne pas replonger, la pratique d’une activité sportive est fortement conseillée. « C’est tout l’intérêt de cette marche. Le sport doit permettre aux anciens malades de retrouver une certaine autonomie qu’ils n’avaient pas avant. »
AR