À la une En ville
Dionysiens de longue date, nouveaux arrivants, artistes... Ils témoignent/
Le JSD, « un compagnon de route »
Geneviève Bellanger
Dire « au revoir » au JSD, c’est tourner une page de l’histoire de la ville de Saint-Denis, c’est aussi tourner une page de ma propre histoire.
Le Journal de Saint-Denis : J’étais là lorsqu’il est né, je me souviens avoir eu « mon mot à dire ». C’était en 1986 et cette année-là, j’étais élue, c’était l’époque de Marcellin. Je l’ai donc vu grandir.
Le Journal de Saint-Denis : C’est une histoire d’amitiés, de rencontres, je me souviens de Gérard le photographe, de Juliette la journaliste, puis de Véronique et de tant d’autres… C’est un lieu où j’aimais aller au 59 rue de la Rèp. Je me souviens de la sonnette, m’annoncer puis monter les étages et y entrer. Je m’y sentais bien et j’y avais des ami(e)s. Des amitiés qui durent toujours.
Le Journal de Saint-Denis : C’est une l’histoire de famille : des portraits en quelques lignes de ceux qui sont les miens : mon père Abel, mon compagnon Jean… Des moments captés de l’histoire d’une famille dionysienne dont je suis. Des portraits d’ami(e)s, des portraits d’anciens dionysiens comme de nouveaux, des histoires singulières qui s’inscrivent dans l’histoire de la ville de Saint-Denis, mémoire incarnée.
LE JSD, « un compagnon de route »
Le Journal de Saint-Denis : C’est aussi l’histoire des luttes dont j’ai été et de celles dont je suis.
Le Journal de Saint-Denis : C’est un compagnon de route : celui qui vous suit, celui à qui on peut envoyer un mail, demander « une brève » minimum, demander « une page », téléphoner parce qu’on a quelque chose « à faire passer » quelque chose à dire, quelque chose qui intéressera les lecteurs.
Le Journal de Saint-Denis a su par ses différentes rubriques tracer la ville, la raconter sans jamais oublier que ce sont d’abord ses habitant(e)s qui en sont les acteurs. Chaque mercredi, je l’attendais et bientôt, il ne viendra plus. Il va me manquer.
Jean Bellanger, retraité, syndicaliste CGT
Il y a 40 ans et plus peut-être le Saint-Denis Républicain, journal d’information, reliait de ses informations les habitants du centre-ville et des cités et quartiers périphériques dont celui de la Plaine où j’habitais. Il est vrai que ce journal était aussi un journal d’opinion qui ne cachait pas ses choix politiques en cas de nécessité, je pense aux luttes de Pénaroya et de Cazeneuve par exemple… Ou à la publication des accords nationaux CGT-CFDT sur l’immigration durant deux semaines… Personnellement j’ai regretté cette période. Sur proposition du maire communiste Marcelin Berthelot l’abandon de cette orientation « journal d’opinion » donna naissance au Journal de Saint-Denis qui devait prendre quelque distance avec la Mairie à direction communiste et mieux informer la population et les associations. Il survivait pourtant des subventions de la municipalité et des sociétés privées locales…
« Une atteinte à la liberté de presse »
Aujourd’hui nous retournons à la case départ et je le regrette… Le JSD va disparaître et permettre à la Mairie dominée par le Parti socialiste de Monsieur Mathieu Hanotin d’informer, par son bulletin municipal d’opinion, toute la population qui sera privée du journal local qui aurait pu être indépendant et au service de tous ses lecteurs quels que soient leurs opinions politiques. Personnellement je regrette cette atteinte à la liberté de la Presse. Les lecteurs, les habitants, les associations, les électeurs donneront leur opinion le temps voulu… Pour moi, sans attendre, je donne la mienne.
Suzanne Vanhove, Dionysienne depuis 1930…
Que représente pour moi, Dionysienne très attachée à notre Ville, le JSD ? Tout d’abord, un souvenir : j’étais présente à la séance du Conseil municipal qui a proposé sa création, adoptée largement, en 1986. Le JSD ? C’est un compagnon de route précieux qui nous tient informés de tout ce qui se vit d’intéressant à Saint-Denis. Tout le monde y a sa place… notamment les seniors ainsi tenus au courant des activités qui les concernent et des informations qui les intéressent. Sa parution, hebdomadaire, était une vraie chance ! Combien de mes amis habitant des communes de Seine-Saint-Denis m’enviaient de bénéficier d’un tel rythme ! J’ai aussi apprécié d’en devenir « acteur » (actrice, en l’occurrence). En effet, j’ai été la première personne interrogée en vue du « portrait », je crois…
« La subvention municipale était largement justifiée »
L’un des reportages de décembre 2019 sur « la migration, une histoire humaine » m’a particulièrement touchée et j’ai exprimé ma satisfaction auprès du Journal, sans hésiter… Récemment, j’ai tenté de répondre à une question posée en avril 2020 : « Comment je vis ce temps de confinement ? » Ces participations rendaient concret mon attachement à notre ville de Saint-Denis… Voilà pourquoi je suis profondément affectée par l’annonce de la disparition de « notre » JSD et je la regrette énormément. À mes yeux, la subvention municipale était largement justifiée : créer et entretenir des liens réguliers entre les Dionysiens et les Dionysiennes est plus que jamais vital en cette période si particulière que nous vivons depuis mars 2020 pour notre vie de relations et de concitoyens. Oui, je regrette beaucoup cette décision du nouveau conseil municipal !
Marisa Soumaré, Dionysienne, enseignante documentaliste
Ce journal nous informait de ce qui se passait dans notre ville et on savait ce qui s’y déroulait, peu importe le quartier d’où l’on venait. Il diffusait des informations utiles à notre quotidien (d’ordre administratif par exemple), nous informait des différents événements sportifs, musicaux, culturels qui avaient lieu et plein d’autres choses encore. Cela est vraiment dommage que l’arrêt de cette subvention prive les habitants de ce média qui en ces temps difficiles, synonymes d’isolement pour pas mal de gens. Il fait figure aussi de lien social pour ces habitants.
Landry Ngang, étudiant, LFI
J’ai grandi avec le JSD. Pour moi il a toujours été là et a toujours été pratique. Pratique pour connaître le menu de la cantine, pratique pour me tenir informé des différents événements sur la ville, pratique pour mon début d’apprentissage politique car c’est ce journal qui m’a accordé la première interview de ma vie. J’ai toujours pensé que tous les journaux « de ville » étaient dans le même style, c’est-à-dire avec une liberté éditoriale, une capacité à donner la parole à diverses voix ainsi qu’une mise en avant des habitants et des talents. Ce n’est pas le cas. Certains journaux de ville servent juste de propagande municipale, j’espère que notre ville ne s’abaissera jamais à un tel niveau. Mes sincères remerciements à toutes celles et ceux qui ont fait vivre ce journal durant toutes ces années et qui par celui-ci ont transmis leur amour de notre ville. Adieu journal d’enfance.
David Frigge, Dionysien, collectif Copros-Libres
Nous étions un collectif de copropriétaires pour dénoncer les abus du syndic SDC de Saint-Denis. On a tout fait pour obtenir un article sur le JSD, et lorsque le premier article est sorti en novembre 2015, c’était une première victoire pour nous. Et depuis, le JSD a régulièrement publié des articles expliquant les différents abus des syndics de Saint-Denis, le tort qu’ils pouvaient faire dans les copropriétés, avec les cabinets Poncelet et SDC en premier lieu.
« Un journal qui donnait la parole aux habitants »
Le JSD a sans doute été trop habitué à fonctionner avec un budget qui semblait illimité. Le JSD aurait dû se préparer à une phase de transition, avant le changement de municipalité qui était prévisible, une transition du type : réduire la diffusion dans les boites aux lettres (les ¾ des distributions terminent à la poubelle), réfléchir à une formule sur abonnement volontaire pour la diffusion (comme le fait le journal En Commun de Plaine Commune), et développer davantage la version Internet du journal. Le JSD aurait dû se préparer avant cette transition, ce qui aurait pu lui une éviter une disparition aussi soudaine. Je me souviendrais du JSD comme d’un journal qui donnait la parole aux habitants et j’ai bien conscience que désormais, le JSD sera remplacé par un journal municipal « traditionnel », un journal qui ne donnera donc plus la parole aux habitants.
Djélika Darbo, Dionysienne, professeure des écoles à Saint-Denis
Le Journal de Saint Denis pour moi représente un symbole faisant partie intégrante de la ville. C’est une forme de reconnaissance envers les Dionysiens. Ceux qui s’expriment dans ce journal, ceux qui font la une de ce journal local. Ces personnes que l’on découvre en première page lorsque l’on ouvre sa boîte aux lettres. On sait d’ores et déjà que l’on va découvrir des parcours de Dionysiens qui font la fierté de notre ville. Et l’on sait que ces talents, ces citoyens qui ont une histoire à raconter, un témoignage qui nous encouragent à croire en la vie, à l’avenir, etc. Je suis contente d’avoir fait partie de ces Dionysiens qui ont raconté leur parcours dans le Journal de Saint-Denis.
Ruth Antczak, habitante du centre-ville
M. le Maire, J’étais choquée et abasourdie en apprenant votre intention de supprimer le Journal de Saint-Denis, source indispensable d’information sur notre ville. Non seulement est-il une source d’information, mais il a une vraie valeur journalistique, avec des enquêtes approfondies sur l’histoire, l’actualité et les projets pour le futur de la ville. J’habite Saint-Denis depuis 45 ans et j’ai donc suivi son développement et celui du JSD. J’apprécie le dynamisme, le multiculturalisme et l’esprit de village ici, et le journal en est partie prenante. Chaque semaine je le lis d’une couverture à l’autre avec grand intérêt. J’y trouve toutes sortes d’informations pratiques : réunions, événements, commerces, services, travaux, trains…
Proximité et lien social
Monique, 62 ans
En tant que professionnelle sur la Ville, le JSD a relayé un projet qui me tenait à cœur, l’atelier d’écriture de la Maison des seniors. Je n’appréciais pas particulièrement les portraits. Les gens choisis me paraissaient appartenant toujours à une même partie de la population.
Bruno, restaurateur, Côté Canal
Je tiens vraiment à remercier toute l’équipe du Journal qui a été d’une très grande gentillesse et qui grâce à son travail a permis de faire connaître un peu plus ma petite affaire. J’ai passé des moments vraiment fabuleux avec eux ; des personnes à l’écoute et méritantes – on a besoin de personnes comme cela pour faire découvrir les commerces de proximité et garder le lien.
Marguerite & Charlie
Un coucou collectif de la part de Marguerite Charlie et de sa fresque "Cool Cool" pour un adieu au JSD. Merci pour son soutien depuis le tout début, les articles et les rdv réguliers dans la page culture qui nous ont fait connaître localement. Merci.
Aurore, Association Fond du Champ du Bois à Pleyel
Je suis à Saint-Denis depuis une quarantaine d’années. J’ai eu affaire au Journal de Saint-Denis […] car la ville avait remplacé les poubelles par une distribution de sacs plastiques de 20 l tous les 15 jours par maison ! J’étais très mécontente, j’avais fait un courrier et suite à ça, un journaliste m’a contactée afin de me demander l’autorisation de le publier – j’ai bien sûr accepté et cette histoire de sacs-poubelles n’a pas tenu. Après, j’ai su que je pouvais faire appel à ce Journal, qu’il était bien fait car il y avait de tout pour tout le monde […].
Les gens ont besoin de ça, même ses détracteurs même ceux qui disent que c’est un torchon car ils sont contents de trouver des choses sur les projets associatifs, de la vie de la cité, quand il y a une panne de courant… Si vraiment ça s’arrête, c’est vraiment triste ! Parce que je connais certains membres de la rédaction depuis longtemps et ça fait drôle. Je me souviens par exemple quand Yann Mambert venait en tant que photographe couvrir la fête dans notre impasse et ce lien qu’avait su créer ce Journal, surtout en ces temps où le chacun pour soi prime… […]
« Le JSD donne toujours une très bonne place à la vie culturelle »
Cependant, ce que j’estime encore plus essentiel c’est la partie « humaine », qui nous permet de nous sentir unis en tant que Dionysiens : le portrait hebdomadaire, articles sur les étudiants, les réfugiés, les services de santé, les sportifs, ceux qui sont décédés… Comme je demeure près du centre, il ne m’arrive que rarement d’aller dans les quartiers excentrés, et je m’intéresse donc aux articles qui présentent avec photos les changements à la Plaine ou à Semard. Quand arrivent les élections, nous y disposons d’analyses désintéressées des programmes et d’interviews avec les candidats. Et à tout moment les acteurs de la vie politique peuvent exprimer leurs projets et leurs points de vue. Le JSD donne toujours une très bonne place à la vie culturelle, qui est l’âme de notre ville.
D’ailleurs je pense que le journal est un élément essentiel de notre culture commune et populaire. Voilà pourquoi supprimer le Journal de Saint-Denis serait une grave erreur. M. le Maire, depuis le début de votre mandat vous avez déjà mis au placard les projets pour la Maison des pratiques artistiques et pour les extensions du cinéma l’Écran. La suppression du JSD serait un troisième coup dur. Et l’argent que vous pensez économiser, serait-il pour mieux armer la police municipale ?
Sylvie, Aurélie, Laure-Marie, librairie Folies d’Encre
Nous nous souvenons d’un long compagnonnage commencé alors que nous étions toute petite librairie, une caverne cachée au coin d’une rue. Nous nous souvenons de la haute silhouette de Benoît, crayon et calepin en main, venant à la pêche aux nouvelles. Quelles rencontres ? Quels auteurs ? Quelles fêtes ? Nous nous souvenons du soutien de toute une équipe, lors des grandes batailles contre les géants, ou dernièrement contre le néant confiné.
Grand Corps Malade, artiste
Parce qu’il a rendu compte de nos premiers matchs de basket et de ceux de nos potes, parce qu’il a suivi nos premières soirées Slam au Café Culturel, parce qu’il a annoncé nos premiers spectacles et concerts officiels, parce qu’il nous a accompagnés pendant plus de trois décennies et parce qu’il restera l’empreinte d’une époque à Saint-Denis… Merci au JSD.
« Le journal, c'était la relation aux habitants, à la vie artistique »
Jean Bellorini, directeur du TGP de 2014 à 2019, aujourd’hui directeur du TNP Villeurbanne
Il n’est pas évident de prendre la parole pour dire la peine qui a été la mienne quand j’ai compris que le Journal de Saint-Denis allait disparaître. Dans une période où le mot résilience a l’air de retrouver toute sa dimension, la fin d’un moyen de communication comme un journal est paradoxale, terriblement triste pour ne pas dire inquiétant. C’était la relation aux habitants, c’était la relation à la vie culturelle et artistique foisonnante de Saint-Denis. Et je sais pour en avoir été témoin et acteur combien il est nécessaire de consolider ce lien. À travers ces modestes mots, je veux dire ma gratitude à tous ceux qui ont fait le Journal de Saint-Denis. Je n’oublierai pas. Merci Benoît, merci Yann. Sommes-nous à l’aube d’un nouveau monde ? Je le crois et je refuse d’être un passéiste et un pessimiste. Je ne pense pas que la vie de nos enfants et de nos petits-enfants sera inévitablement une vie passive, une vie réduite à assister à la fin d’un monde qui s’éteint et qui se consume.
Il y aura de nouveaux auteurs qui écriront les récits des hommes et des femmes de demain. Il y aura des inventions. Il y aura du renouveau. Mais il est tellement important de ne pas oublier, de ne pas casser, de ne pas mépriser ce qui est. Nous manquons de traits d’union. Le JSD en était un et pour tout cela merci. Le jour se lève.
L’équipe du TGP
Le Journal de Saint-Denis a été de tous les événements qui ont rythmé la vie du Théâtre Gérard-Philipe. Dès le début, le TGP a eu la chance d’être accompagné par une équipe de journalistes engagés. Nous vous remercions toutes et tous chaleureusement de cette précieuse collaboration qui a permis de porter le projet du théâtre au plus près des habitants et de leur donner envie de découvrir les artistes et les spectacles au sein de leur commune.
« Je ne comprends toujours pas ce choix « politique »
Athina Boé, chanteuse, artiste
Le JSD, c’est pour moi un journal haut en couleur qui m’aura un jour offert la possibilité d’être parmi les portraits, d’être parmi ses feuillets, une petite bouille à colorier, un parcours entre le jazz et la java, qui un jour était là sur le papier. C’est aussi un journal qui chaque semaine me donnait envie d’y trouver une phrase, une photo, ou une anecdote sur le quartier. J’avoue que ma rubrique préférée, ce sera toujours les portraits. Toutes ces belles personnes qui font vibrer la ville, ça, à chaque fois, ça me scotchait ! Lire leurs parcours m’inspirait toujours plus pour avancer !
Franchement, quand un ami m’a annoncé que c’était fini, j’ai eu un choc ! Quoi le JSD ? Sérieux ? ! Quel gâchis de s’arrêter comme ça… Tout ça pour quoi ? Je ne comprends toujours pas ce choix « politique » de couper l’herbe verte sous le pied d’un média qui se voulait dénicheur de pousses et qui donnait en quelques pages un aperçu de nos réalités. Le maire devrait revoir sa copie et j’espère que par tous les témoignages présents dans ce numéro « spécial » (en d’autres mots de rupture de contrat) il entendra qu’il fait fausse route.
Mehdi Azaïez, guitariste, compositeur
Le JSD, trait d’union entre les Dionysiens de toutes origines et de tous bords, va disparaître, du moins sous sa forme actuelle. Nous lui devons, moi le premier, beaucoup : une information juste, équilibrée et non asservie. Une couverture exhaustive de la vie économique, sociale et culturelle de notre ville, et en ce qui me concerne, un coup de pouce certain et ô combien bienvenu aux événements (concerts et jams jazz, master classes…) dont j’étais l’initiateur. Personnellement, professionnellement parlant mais aussi en termes d’intégration et de connaissance de Saint-Denis, il y a eu un avant et un après JSD. […]
Nas Lazreg, Dionysien, réalisateur
Juin 2016. J’ai découvert le journal à mon arrivée sur Saint-Denis. D’emblée, j’ai apprécié son côté « nouvelles du coin » et lisais avec curiosité le portrait de la semaine en découvrant l’univers d’une personnalité locale. J’ai chez moi une première boîte aux lettres collective et à chaque fois que je voyais le journal, je prenais le temps de le parcourir debout dans l’entrée pendant de longues minutes puis de le reposer et ainsi le laisser à mes voisins pour qu’ils puissent aussi profiter de ses articles instructifs. C’était pour moi, un journal local et citoyen qui se partage ! Février 2019. J’ai eu la chance qu’une journaliste et un photographe du JSD me proposent d’être à mon tour le portrait de la semaine. Janvier 2021. J’apprends par eux que le JSD tire sa révérence et ils me sollicitent pour ce « dernier » numéro… Voilà ce qui ressemble à une fin et je l’espère le début d’un renouveau !
« Vous allez nous manquer »
Compagnie Jolie Môme
La Compagnie Jolie Môme a, comme beaucoup d’habitants et d’associations de la ville, été catastrophée d’apprendre la disparition du Journal de Saint-Denis. En tant que Dionysiens, nous avons su apprécier l’indépendance de ce journal de proximité attentif à la vie culturelle, sociale et politique locale. La disparition d’un journal c’est toujours un drame mais nos pensées vont d’abord à tous les salariés qui perdent leur emploi dans cette période difficile. Nous tenons à leur témoigner notre solidarité. En tant que compagnie et en tant que théâtre La Belle Étoile, nous avons toujours reçu une attention, un soutien de qualité de la part du JSD, d’abord avec Benoît et Yann puis avec Maxime. Vous allez nous manquer ainsi qu’à tous les Dionysiens, nous en sommes convaincus.
Académie Fratellini
Merci à toute l’équipe du JSD avec une mention spéciale pour le service culture avec Benoît Lagarrigue puis Maxime Longuet, sans oublier Yann Mambert qui ont tant contribué à ce que les Dionysiens découvrent et participent aux activités de l’Académie Fratellini. Une page se tourne, en ce début d’année formulons le vœu que nous puissions en écrire une nouvelle, tout aussi riche !
Idrissa Diabira, 33 ans, né et grandi à Saint-Denis, fondateur de Urban Jeunesse Academy
Le JSD, un journal qui va beaucoup nous manquer, dynamique, humaniste, toujours à la page! Il y a de nombreuses années, le JSD a couvert mon départ en Angleterre, un tournant dans ma carrière. Et puis, au fil des années, tous les événements liés à l’asso, tournoi pour Luigi, les distributions alimentaires… Nous retiendrons: « petit journal local avec un grand cœur ».
Mots et Regards
Cela fait 15 ans que ça dure ! Ça commence toujours après comme ça : « Je suis tombée sur une de vos annonces dans le JSD. Si vous êtes toujours à la recherche de personnes pour vous aider pour l’écriture ou démarche admin… » Que de lettres rédigées! Que de dossiers remplis, de situations débloquées par les écrivains publics bénévoles répondant à une de nos annonces parues dans le Journal de Saint-Denis. Elles s’appellent : Françoise, Florence, Laurence, Danièle, Luna, Michèle, Josiane, Geneviève, Christine, Carole, Katie, Lucile, Marie-Pierre, Anna, Claude, Sandra… Ils se nomment: Arnaud, Patrick, Éric, François, Laurent, Philippe, Jacques, René, Adrien, Pascal, Romain, Gilles, Fabien, Stéphane…
« Une perte considérable »
Depuis 15 ans, Ils, elles prêtent « leurs plumes », aux habitants en souffrance, face à une administration toujours aussi froide, lointaine et impersonnelle. Leur oreille attentive est aussi là pour réconforter, conseiller, orienter, rassurer. Grâce à l’écho des colonnes du JSD, ce sont plus de 15000 personnes qui ont été aidées. Alors, pour les habitants les plus démunis, les plus victimes de fracture numérique, de notre territoire, la fin du Journal de Saint-Denis est une perte considérable. Comment allons-nous faire venir vers nous celles et ceux qui maîtrisent le mot et l’offrent à une population de plus en plus en demande, de plus en plus en souffrance ? Si certains ne lisaient pas notre journal, tous et toutes en bénéficiaient, d’une manière ou d’une autre !