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Le cas Fodhil Hamoudi divise
De mémoire d’ancien maire de Saint-Denis, les suspensions de séance sont une chose rare. Il faut donc croire que ce jeudi 19 octobre était une soirée exceptionnelle. Il est 21h20 quand Laurent Russier suspend la séance à la demande de Bally Bagayoko (maj.REVE). Le cas Fodhil Hamoudi, supporté par une quinzaine de soutiens au balcon, divise une assemblée qui s’est déjà un peu frictionnée oralement sur le stationnement payant pour les résidents (lire plus bas) quelques minutes plus tôt. Comment en est-on arrivé là ? Laurent Russier (maire) introduit la délibération du conseil relative au retrait des fonctions d’adjoint au maire à Fodhil Hamoudi en motivant la décision par le manque d’assiduité de ce dernier aux séances du bureau et du conseil municipal, par son manque de travail sur sa délégation (Coopération décentralisée et relations internationales), par ses désaccords exprimés sur le fonctionnement de la municipalité ainsi que par son refus de travailler avec les services municipaux.
Ferdinand Nino (maj.PSG et écologistes) approuve ces exigences mais réclame de les appliquer à tous les élus. Pour le conseiller municipal le cas présent révèle également le problème des relations entre les élus et l’administration, soulevé depuis de nombreuses années. Enfin Ferdinand Nino dénonce le fait du prince qui tire la démocratie vers le bas. Kamal El Mahouti (maj.SE) se dit pour sa part gêné qu’on s’en prenne à un membre de la majorité dont il est fier et ajoute ne pas comprendre les vraies raisons qui ont motivé cette décision. Le groupe socialiste (opp.) choisit de ne pas participer au vote en ce qui concerne une question d’organisation interne à la majorité, tout en réaffirmant le besoin de stabilité dans l’exécutif local.
Fodhil Hamoudi prend alors la parole et raconte sa mise au placard depuis la prise de fonction de Laurent Russier il y a 9 mois. Pour l’ancien membre du groupe EELV, la décision est injustifiée et la démocratie n’est pas respectée. Après avoir invité l’assemblée à se libérer et à dégager cette équipe municipale, Fodhil Hamoudi promet enfin de faire payer Laurent Russier. Des propos très violents qui font dire à Bally Bagayoko (maj.REVE) qu’il n’est jamais agréable d’être confronté à ce genre de situation et que la majorité doit en prendre acte afin de ne plus être confrontée à ce genre de situation. Rappelant au passage que les Dionysiens veulent une majorité unie.
À la reprise des débats, Essaïd Zemouri (maj.EELV) assure soutenir la position du maire face aux invectives de Fodhil Hamoudi, qui dans une dernière saillie dénonce un procès stalinien. Le vote voit les groupes Front de gauche et partenaires ainsi qu’Europe écologie les verts se prononcer pour. Julien Colas, Patrick Vassallo, Béatrice Geyres et Madjid Messaoudene s’abstenir. Le groupe socialistes et écologistes de gauche, Kamal El Mahouti et Philippe Caro voter contre. Michel Ribay, le groupe socialiste et les membres de rouge et vert ensemble ne s’étant pas abstenus, ne pas prendre part au vote.
Kader Chibane devient adjoint au maire
Dans la foulée, Kader Chibane (maj.EELV) est élu 8e adjoint au maire délégué à la coopération décentralisée et aux relations internationales. Les autres mouvements en terme de délégation sont les suivants. David Proult (maj.FDG) est désormais adjoint au maire à l’aménagement durable, à l’urbanisme, au foncier et au quartier Franc-Moisin, Bel-Air, Stade de France. Suzana De la Fuente (maj.FDG) est adjointe à l’enseignement primaire et au quartier Plaine. Asta Touré (maj.FDG) devient conseillère municipale déléguée aux seniors et Béatrice Geyres (maj.REVE) conseillère déléguée au suivi insertion et emploi dans les quartiers nord-est.
Les indemnités font de nouveau polémique
Qui dit mouvement dans les délégations dit fixation de nouvelles indemnités. Un sujet qui ne manque pas d’agiter certains membres de l’assemblée municipale à l’instar de Philippe Caro (maj.Non inscrit - FDG-PCF) qui s’étonne d’un sixième vote sur une question qui continue de creuser le fossé entre les élus et la population. Pour le conseiller municipal, il s’agit d’un acte grossier, d’où son vote contre. Corentin Duprey (opp.PS) ne s’explique pas cette enveloppe globale d’indemnité, certes légale mais trop importante, qui revient à dépenser chaque année 120 000 € bruts d’indemnités d’élus de plus qu’une ville comme Montreuil. Le groupe PS vote aussi contre. David Proult (maj.FDG) revient sur deux points. L’enveloppe globale est stable, seule la répartition entre élus diffère. Quant aux autres collectivités, l’adjoint au maire invite à regarder leur politique en matière de cumul de fonction, assurant qu’à Saint-Denis aucun élu ne s’enrichit. Laurent Russier de conclure qu’à Saint-Denis les élus sont dans la sobriété et ne bénéficient pas d’avantages connexes. À noter les abstentions de Madjid Messaoudene, Vincent Huet, Conception Diez-Soto et Michel Ribay.
Stationnement : les résidents vont payer
Stationnement : sujet hautement inflammable. L’assertion s’est encore vérifiée. La municipalité a présenté à l’occasion de la séance du conseil municipal du 19 octobre son projet de forfait résident payant concernant 5 800 places de stationnement réglementé de surface. Depuis le 1er octobre des forfaits mensuels ont été mis en place à destination de certaines professions. Désormais c’est donc au tour d’environ 5 000 résidents, qui bénéficiaient jusque lors d’une autorisation gratuite de stationnement, de devoir s’acquitter d’un forfait mensuel de 20 €, à compter du 1er janvier. L’objectif de la mairie est triple : faciliter le stationnement, favoriser un meilleur partage de l’espace public et adapter le stationnement aux usages, en faisant au passage rentrer entre 500 000 et 700 000 € de recettes afin notamment de financer la surveillance du stationnement réglementé (20 agents et un véhicule LAPI). Des arguments qui n’ont pas convaincu les groupes PS, Socialistes de gauche et écologistes, ainsi que Philippe Caro et Kamal El Mahouti qui ont tous voté contre la proposition.
Une taxe supplémentaire pour les uns
Pour Philippe Caro, cette décision a été prise sans concertation avec les habitants ni étude d’impact, alors qu’elle pèsera lourd (240 €/an) dans le budget de familles modestes. Pour l’ancien conseiller délégué au logement, il s’agit ni plus ni moins d’une taxe supplémentaire. Bertrand Godefroy et le groupe socialistes de gauche et écologistes ne comprennent pas pourquoi pénaliser encore plus les Dionysiens alors que la question est de proposer une offre de transport alternative et de garantir une gestion efficace des parkings souterrains. Par ailleurs pour le conseiller délégué à la modernisation du service public, c’est tenir un double langage injuste que de crier au scandale quand le gouvernement baisse les APL de 5 € par mois et d’augmenter le coût du stationnement de 20€ par mois d’autre part. Pour Kamal El Mahouti, cette décision n’est tout simplement pas conforme avec une politique de gauche. Maud Lelièvre, au nom du groupe socialiste, pointe l’incohérence de la municipalité qui promettait il y a encore moins d’un an la gratuité du stationnement résident. Pour l’élue, la Ville cherche de nouvelles ressources sous couvert d’écologie punitive. Adrien Delacroix d’ajouter, toujours pour le compte du groupe socialiste, que les gens qui respectent les règles de stationnement vont désormais payer 20€ par mois pour un usage identique de l’espace public.
Un choix écologique pour les autres
A contrario, Cécile Ranguin, pour le groupe Europe écologie les verts, dit comprendre les réactions mais juge qu’il est important de réduire la place de la voiture dans l’espace public pour réduire la pollution et apaiser la ville. Et de rappeler que 50% des Dionysiens n’ont pas de véhicule. David Proult au nom du groupe Front de gauche et partenaires, emboîte le pas en ne trouvant pas absurde que les gens qui n’ont pas de voiture participent moins à l’entretien de l’espace public que ceux qui possèdent un véhicule. Laurent Russier de conclure qu’une action est engagée depuis de longues années pour diminuer la place de la voiture dans la ville, à l’instar de ce que font toutes les villes voisines de Saint-Denis. Cette décision intègre donc une politique plus ambitieuse. Les recettes dégagées permettront ainsi d’améliorer et de mieux surveiller l’espace public.
Yann Lalande
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20 octobre 2017
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06 novembre 2017