Cultures

Festival d'Avignon
/ Le 9-3 s'exporte bien

La Belle Scène Saint-Denis est au festival d'Avignon jusqu'au 22 juillet, à la Parenthèse. Un lieu convivial où l'on découvre de belles créations théâtrales et chorégraphiques.
La Parenthèse accueille la Belle Scène Saint-Denis à Avignon
La Parenthèse accueille la Belle Scène Saint-Denis à Avignon

S'il est encore trop tôt pour faire un bilan de la Belle Scène Saint-Denis au festival d'Avignon, on peut déjà, à mi-parcours, en tirer les premiers enseignements. Rappelons que celle-ci, portée conjointement par le Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, et le Théâtre Louis Aragon, scène conventionnée danse de Tremblay-en-France, en partenariat avec le conseil départemental, a pour objectif de montrer le potentiel et la créativité du 93 à travers une double programmation de théâtre et de danse. C'est la deuxième année que le TGP participe à cette initiative. "D'ores et déjà, on peut dire que la fréquentation est exceptionnelle" se réjouit Florence Guinard, secrétaire générale du TGP. Parmi les spectacles de danse, nous avons pu voir Bruissements de pelles, de et avec Satchie Noro et Dimitri Hatton. Une parade amoureuse tonique et burlesque au cours de laquelle les corps se parlent par voies de pelles et autres outils divers. Une pièce réjouissante.

Deux spectacles de théâtre sont donc proposés par le TGP à la Belle Scène Saint-Denis. Le Pas de Bême, d'Adrien Béal et mis en scène par lui-même, montre ce qu'il se passe lorsqu'un grain de sable vient enrayer l'ordre établi. Le grain de sable, c'est Bême, un lycéen tout ce qu'il y a de plus normal, qui se met à rendre à chaque contrôle une copie blanche. Non par ignorance, car il est bon élève, mais simplement parce qu'il ne joue plus le jeu. Il objecte. Professeurs, parents, camarades de classe sont décontenancés et leurs réactions témoignent de l'impossibilité pour la société d'accepter ce hors jeu. Le cocasse de la situation voisine avec une belle réflexion sur ce que sont le groupe et l'individu. L'autre spectacle proposé par le TGP s'intitule Jaz. Ecrit par Koffi Kwahulé, mis en scène par Ayouba Ali, il raconte l'histoire de Jaz, jeune fille qui vit seule dans une cité délabrée et qui, un jour, est violée par un voisin. L'écriture vibrante et musicale de l'auteur, porté par deux belles comédiennes, plonge son acuité dans la question des violences faites aux femmes avec vigueur et émotion. Astrid Bayiha, qui incarne Jaz, sera accueillie en compagnonnage au TGP la saison prochaine. "Adrien Béal, quant à lui, est en résidence en Seine-Saint-Denis. A travers ces deux propositions, nous voulons apporter de la visibilité à des compagnies qui ont des projets solides" précise Florence Guinard. Au vu de ces deux spectacles et de leurs succès, mission accomplie.

Benoît Lagarrigue (en direct d'Avignon)

Réactions

Super article! Merci! Je serais encore plus ravie si mon nom était cité lorsque vous parlez de deux belles comédiennes… ça changerait tout… ;-) Bien cordialement Caroline Rabaliatti ( la deuxième interprète de Jaz… ;-))