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La scientologie non désirée
Les scientologues vont-ils ouvrir une église à Saint-Denis ? C’est la question posée par l’acquisition d’un bâtiment par une société américaine liée au mouvement scientologue. L’ancien siège de Samsung, situé avenue du Président-Wilson à la Plaine, à proximité du Stade de France, a été acheté en 2017, selon des informations révélées le 10 janvier par Le Parisien. Cet édifice en verre de 7 331 m2 a été vendu par un fonds d’investissement allemand pour la somme de 33 millions d’euros. La scientologie n’a pas communiqué sur cet achat. Néanmoins, une demande d’autorisation de travaux en vue d’accueillir du public a été déposée à la préfecture de Bobigny.
Fondé en 1953 aux États-Unis par l’auteur de science-fiction L. Ron Hubbard, ce mouvement a été qualifié de secte par un rapport parlementaire français daté de 1995. Il compte une église dans le 17e arrondissement de Paris, rue Legendre. La scientologie est régulièrement dans le viseur de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). En 2013, le mouvement a été condamné pour escroquerie en bande organisée, accusé d’avoir profité de la vulnérabilité d’anciens adeptes pour leur soutirer d’importantes sommes d’argent.
Une opération immobilière légale
Totalement légale, l’opération d’achat à la Plaine a néanmoins suscité de fortes réactions. « Les dérives sectaires n’ont pas leur place à Saint-Denis, a dénoncé la mairie communiste. Dès mars 2017, la municipalité a alerté la préfecture et le ministère de l’Intérieur sur l’installation de la scientologie dans notre ville », a-t-elle affirmé.
Des opposants ont néanmoins critiqué la position de la Ville. « Il est incompréhensible que la mairie laisse faire. Il faut saisir tous les moyens possibles légaux pour empêcher cette installation », a reproché le militant socialiste Antoine Mokrane dans une pétition lancée vendredi 11 janvier contre l’établissement de la scientologie à Saint-Denis. « Le droit ne permet pas aux mairies d’interdire l’achat d’un bâtiment par une association, même lorsqu’elle a été condamnée à de multiples reprises, se défend la municipalité. Le droit de préemption doit être justifié légalement. La municipalité sera particulièrement attentive au respect de la loi dans l’évolution du bâtiment tout comme dans son utilisation », prévient-elle.
Aziz Oguz
Réactions
camille (Pseudonyme non vérifié)
16 janvier 2019
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
17 janvier 2019
David (Pseudonyme non vérifié)
17 janvier 2019
David (Pseudonyme non vérifié)
17 janvier 2019