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JO 2024
/ La piscine olympique brasse les interrogations

La Métropole du Grand Paris a lancé la concertation sur le projet du Centre aquatique olympique et du franchissement de l’A1. La première réunion publique n’a attiré qu’une poignée de Dionysiens, néanmoins très inquiets du devenir de l’équipement nautique.
Mardi 13 novembre, la Métropole du Grand Paris (MGP) a lancé la concertation sur le projet du Centre aquatique olympique (CAO) et du franchissement piéton de l’A1.
Mardi 13 novembre, la Métropole du Grand Paris (MGP) a lancé la concertation sur le projet du Centre aquatique olympique (CAO) et du franchissement piéton de l’A1.

C’est une course contre la montre. Mardi 13 novembre, la Métropole du Grand Paris (MGP) a lancé la concertation sur le projet du Centre aquatique olympique (CAO) et du franchissement piéton de l’A1 par une première réunion publique à l’hôtel de ville de Saint-Denis. Maître d’ouvrage de ces deux nouveaux équipements, la Métropole veut aller vite pour respecter les délais. Elle a fixé au 1er avril 2024 la livraison du CAO, soit quatre mois avant le début des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris. « On est très contraint tant en termes de calendrier que de coût », a reconnu Flora Dancourt, directrice adjointe du projet à la MGP.

La piscine olympique sera construite dans le quartier de la Plaine Saulnier, sur un terrain actuellement occupé par Engie, et elle sera reliée au Stade de France par la construction d’une passerelle au-dessus de l’autoroute A1. Pouvant accueillir 5 000 personnes, le CAO comprendra un bassin de 50 mètres sur 25 et un bassin de plongeon de 26 mètres sur 25. Dans sa phase héritage, en 2025, cette capacité descendra à 2 500 sièges, extensible à 5 000 lors de compétitions internationales de natation. Pour les JOP, des équipements temporaires seront construits derrière le CAO (voir sur la photo ci-dessus l’ensemble qui ressemble à une bulle) : un bassin avec 15 000 places ainsi que deux piscines d’échauffement pour les nageurs. 
 

Concertation critiquée

Le budget du CAO et du franchissement de 18 mètres de large est fixé à 86,8 millions d’euros hors taxe. Il n’y aura « aucun problème » à respecter l’enveloppe fixée par l’État, a tenu à rassurer Patrick Ollier, le président de la MGP. La Métropole a fait le choix d’une « concession globale ». Le constructeur de la piscine sera son gestionnaire dans le cadre d’une délégation de service public (DSP). « Des piscines comparables ont été construites à Limoges et Chartes pour environ 50 millions d’euros. Cela nous paraît correct comme budget. Mais combien va coûter le franchissement ? », s’inquiète Basile Gazeaud, membre de la Fédération française de natation (FFN) qui sera l’un des résidents du CAO. 

Lire notre article : La piscine olympique a du mal à émerger

Quant à la concertation, elle a été vivement critiquée. « Il y a peu d’habitants présents à la réunion », a souligné une participante. Quand on demande qui est dionysien dans la salle des mariages, seule la moitié – sur une cinquantaine – lève la main. « Qui va fixer les tarifs de la piscine ? Est-ce que les collectivités locales vont éponger s’il y a des déficits ? », s’inquiète Cécile Gintrac, membre du Comité de vigilance citoyen des JOP 2024 à Saint-Denis.  « Quelle sera la disponibilité de l’équipement pour le grand public ? », demande un riverain de la Plaine.  « Quelle est l’ampleur de la pollution du site ? Comment sera connecté le CAO aux quartiers environnants ? », ajoute une autre personne. (1)
 

Scolaires et associations prioritaires

La Métropole s’est voulue rassurante. Dans son projet, les scolaires et les associations du territoire – en plus de la FFN – seront prioritaires pour occuper le CAO. Le directeur général de la MGP, Paul Mourier, a précisé qu’une convention est actuellement en négociation avec les villes de Saint-Denis et de Paris. Pour la grille tarifaire du grand public, elle sera discutée avec les candidats au projet, dont l’appel d’offres a été ouvert en même temps que la concertation. Le concessionnaire sera choisi en 2019. Dans le cadre de cette délégation de service public,la MGP « pourra verser une subvention d’exploitation » en cas de déficit, a expliqué Paul Mourier. Par ailleurs, des espaces de « bien-être et de loisirs » seront prévus pour générer des recettes.
 

Un forum public en 2019

Mais ces explications n’ont pas suffi à dissiper les inquiétudes. « Le CAO ne fonctionnera pas s’il n’y a pas une vision d’ensemble », s’est alarmée Cécile Gintrac, qui critique la succession des concertations dans le cadre des JOP. Avant le Centre aquatique, la MGP a fait la concertation du futur quartier de la Plaine Saulnier de septembre à octobre. « Cela a été plié en deux réunions. On n’a pas pu du tout discuter du fond du projet. Et pourquoi a-t-on dissocié la Plaine Saulnier du CAO alors que les deux projets sont liés ? », déplore-t-elle.

Lire notre article : Le quartier Plaine Saulnier est à construire

En septembre dernier, le Comité de vigilance a demandé l’organisation d’un forum public sur l’héritage des JOP en Seine-Saint-Denis. Cette demande a reçu le soutien de plusieurs responsables politiques, dont le président de Plaine Commune Patrick Braouezec. Lors de la réunion, le maire Laurent Russier s’y est également dit favorable. « On a prévu d’organiser cet événement début 2019 », a précisé Anthony Piqueras, directeur technique du Comité d’organisation des Jeux Olympiques. Concernant le CAO, la MGP respectera le calendrier qu’elle s’était fixée. La concertation se terminera le 9 janvier avec une dernière réunion publique en mairie.

Aziz Oguz

(1) Atelier sur la question environnementale et la pollution des sols le 6 édecmbre à 19h à l'hôtel de ville. centre-aquatique-olympique.jenparle.net

Réactions

Je suis contre, absolument contre.. C'est une position que l'udi- modem de Saint Denis a toujours eu depuis l'idée de cette piscine il y a une quinzaine d'années.. Qui va payer les 2 millions annuels de Frais de fonctionnement ? Qui va profiter de cette piscine chez les dionysiens sachant qu'il faut 30-45 minutes en bus pour y accéder pour la majorité de la population Quand on voit l'état de la piscine la baleines, on peut se poser la question de la future gestion Toujours pareil à Saint Denis, on nous impose des projets puis on fait des concertations bidons quand le projet est déjà dans les tuyaux..
Madame Cécile Gintrac ... j'ai déjà lu son nom quelque part ... ah oui ! c'est la personne qui a signé la pétition contre le label « mixité dans les cafés - femmes bienvenues » avec pour autres signataires Madjid Messaoudene, Jean Brafman etc ... çà situe mieux l'orientation politique de ce "comité de vigilance". Quand on aura fini de prendre les dionysiens pour des imbéciles avec ces "comités", ces "collectifs" bidonnés ...
Mourad, les propos rapportés dans l'article concernent précisément le centre aquatique. Je vous invite donc à participer aux réunions du comité ou aux réunions de concertation (la prochaine est prévue le 6 décembre à Plaine Commune) opour constater par vous-mêmes l'action du comité. C'est cette action qui a permis de valider l'idée d'un forum public. Nous travaillons d'arrache-pied collectivement (et bénévolement) pour faire entendre notre voix citoyenne locale. Nous avons produit des cartes, des communiqués (https://vigilancejo93.com/nos-communiques/) que je vous invite à lire dans le détail plutôt que de "google-iser" les noms. Cela demande certainement davantage de temps en effet. Les participant.e.s sont d'horizon différents, de collectifs différents (enfouissement de l'A1, Pleyel A Venir, Conseils citoyens, Riverains du Stade de France) et avons toutes et tous des engagements variés. Bien à vous Cécile Gintrac