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L’ouverture du samedi ne fait pas le plein
Ce samedi 28 novembre matin, la halle du marché de Saint-Denis sonne creux. Une petite dizaine de commerçants, concentrés principalement autour d’une des trois allées, sont pourtant présents mais, derrière leurs étals, ils attendent patiemment des clients qui n’arrivent qu’au compte-gouttes. Le contraste est saisissant comparé aux autres jours d’ouverture, mardi, vendredi, et surtout dimanche quand la halle – réservée aux commerces de bouche – grouille de monde.
Depuis le 14 novembre, la municipalité a décidé d’expérimenter pendant le confinement l’ouverture du marché couvert les samedis – de 8h30 à 13h30 – afin de réduire la fréquentation dominicale. Le premier samedi, la Ville a enregistré plus de 3 000 entrées dans la halle. Mais après ce démarrage correct, l’affluence n’a cessé de se réduire.
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« J’ai fait les trois samedis. Le premier, cela allait à peu près. La semaine d’après, il y avait moins de monde. Et là, c’est encore pire. Après avoir payé le salarié et l’électricité, il ne me reste plus rien. Cela ne vaut pas le coup, souffle Jean-Paul, poissonnier, qui réfléchit sérieusement à arrêter à déballer ce jour. C’est un échec total. Les autres commerçants ont bien fait de ne pas venir. » Sur la cinquantaine de stands ouverts habituellement, treize marchands étaient présents le 28 novembre, alors que la Ville en espérait un peu moins d’une vingtaine. Aniss, charcutier, est lui moins sévère. « Pour l’instant, cela peut aller. Les gens n’ont pas l’information. Il faut faire encore beaucoup de publicité. Moi, je n’ai pas d’autres marchés le samedi, donc ça m’arrange. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. »
Maire adjoint au commerce, Bertrand Revol défend cette expérimentation. « Les premiers échos sont très positifs. On est très content. Maintenant, cela demande du temps pour se mettre en place. Plus il y aura de commerçants, plus il y aura de clients. Et inversement, estime l’élu. Les commerçants sont très intéressés. Leur problème, c’est comment s’organiser, trouver du personnel pour pouvoir ouvrir », assure-t-il.
Cependant, le président du Syndicat des commerçants du marché, Mourad Mekhloufi, dénonce un manque de concertation de la municipalité, avec laquelle les relations se sont tendues. « Cette ouverture, ce n’est pas un succès. Je ne vois pas les 3 000 clients. Si on avait travaillé ensemble, on aurait pu bien mieux faire, regrette-t-il. Les horaires ne sont pas adaptés. Samedi, il faudrait ouvrir l’après-midi plutôt que le matin. On demande aussi que ce jour-là le marché soit ouvert dans sa globalité, avec les commerçants alimentaires et non-alimentaires. » Ce que refuse catégoriquement M. Revol. « Ce ne sera pas un marché de l’après-midi. Ce n’est pas sérieux, répond l’adjoint. On consulte évidemment le syndicat. Mais les grandes décisions sont prises par la municipalité et le maire. » Pour l’instant, l’ouverture du samedi sera effective au moins jusqu’à la fin de l’année. Selon l’adjoint, si l’expérience est concluante, elle pourrait être amenée à durer.
Aziz Oguz
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