En ville
Lycée Suger/
L’ENA en promotion
« Si vous vous donnez les moyens et que vous travaillez dur, il n’y a pas de raison pour que vous n’y arriviez pas. » C’est en substance le message délivré par les intervenants de l’opération ENA / égalité des chances au lycée Suger. En face d’eux se tiennent une quarantaine d’élèves de terminale, réunis dans l’amphithéâtre de l’établissement, venus se renseigner sur les carrières de la fonction publique ce jeudi 5 novembre au matin. Après un discours de la sous-préfète Anne Coste de Champeron, elle-même ancienne élève de la prestigieuse École nationale d’administration, les trois participants, accompagnés du proviseur, ont détaillé leurs parcours au sein de l’administration, plus divers les uns que les autres.
« Si on ne fait rien, on va perdre beaucoup de talents »
Légèrement timides au début, les lycéens se montrent finalement curieux. Les questions fusent : « Qu’est-ce qu’un fonctionnaire, quelles matières sont enseignées à l’ENA, quelles carrières sont possibles au sein de la fonction publique ?… » Une élève de l’ENA, Sandrine Berthet, la cheffe du bureau de la police administrative de Seine-Saint-Denis Stéphanie Richer, un élève de Sciences Po, Massinissa Baleh, et le chef d’établissement Éric Blum, s’efforcent de leur répondre.
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L’association des anciens élèves de l’ENA, à l’initiative de l’opération, est plutôt habituée à intervenir au sein des universités. Mais depuis cette année, elle investit également les lycées. « C’est stratégique car c’est à ce moment-là que l’on décide de son orientation future », explique Daniel Keller, président de l’association, présent en visio lors de la conférence. Et la ville de Saint-Denis n’a pas été choisie par hasard : « Quand on pense à la France des banlieues, on pense à Saint-Denis. Le département est en plein boom démographique et compte énormément de jeunes. Si on ne fait rien, on va perdre beaucoup de talents. C’est notre devoir d’aller au-devant de cette jeunesse, de leur montrer que la réussite est possible. »
Imène, élève de terminale, est venue « élargir ses horizons », elle qui veut devenir professeur d’histoire-géographie. Si elle a apprécié l’échange, elle n’a pas eu de révélation au cours de l’intervention et ne dévie pas de son plan initial. Elle croit cependant en l’accessibilité des grandes écoles dont elle a entendu parler ce matin, mais nuance le propos. « En tant que jeunes issus de banlieue, nous ne sommes pas sur la même ligne de départ que des élèves de Paris par exemple. Il nous est possible d’y entrer mais au prix d’un travail plus acharné », affirme-t-elle.
C’est pour Daniel Keller le sens de cette opération : « Il ne manque pas grand-chose pour combler le fossé entre les élèves des banlieues et ceux de prestigieux lycées de la capitale : juste une main tendue et la confiance en leurs capacités. »
Sarah Boumghar
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lecteur-jsd (Pseudonyme non vérifié)
12 novembre 2020