Cultures
L’art et trois manières
Grosse activité chez Synesthésie en cette rentrée. L’association spécialisée dans l’art contemporain en ligne, basée à Saint-Denis (15, rue Denfert-Rochereau), est à l’origine de trois événements concomitants regroupés sous le générique Manières de fluer, dans le cadre de la manifestation biennale départementale Art Grandeur Nature. Le plus spectaculaire, car visible par tous dans l’espace public, sera sans doute fLUX, Binary Waves, une installation du collectif Lab[au] venu de Belgique. Celle-ci sera placée le long du canal, face à la gare, entre le pont du tramway et la passerelle piétonne. « Une trentaine de caissons étroits de 3 m de hauteur sur 0,6 m de largeur seront recouverts d’une plaque de PVC noire et réfléchissante, réagissant aux flux de l’espace public : piétons, voitures, tram, péniches, et même électromagnétiques (téléphones mobiles, GPS…) », explique Anne-Marie Morice, de Synesthésie. Des capteurs seront installés à la passerelle et au pont, et transmettront ces signaux aux panneaux qui composeront ainsi une variation lumineuse et sonore en fonction de l’activité du lieu. Cette installation sera visible en permanence, rehaussée le jour par les reflets de l’eau du canal, la nuit par ceux des éclairages, du 20 septembre au 19 octobre.
« C’est une œuvre dépendante de l’environnement, à la fois ludique et changeante », ajoute la directrice de Synesthésie. Laquelle accueillera également dans ses locaux, du 20 septembre au 23 novembre, un dispositif de Jérôme Joy, Interludes 2008, tiré d’un projet initial, No cinema (visible sur le site http://nocinema.org). Compositeur, celui-ci travaille sur le son digital et les systèmes de création. Il s’agit ici d’une œuvre en ligne, construite à partir d’un programme aléatoire nourri de séquences d’une minute issues de webcams placés aux quatre coins de la planète. Une bande son, créée par Jérôme Joy, se greffe sur ces images réelles, sorte de courts métrages oscillant entre fiction et documentaire.
Enfin, troisième exposition de ce triptyque, l’installation de Marie Preston au Théâtre Gérard-Philipe, Plaine - Sans tête (du 20 septembre au 9 novembre). Depuis plusieurs mois, Marie Preston a entrepris un travail en partant de la légende de saint Denis, marchant en portant sa tête. À côté de sculptures de têtes en terre, modelées devant la basilique par des passants (voir JSD n° 713 du 5 septembre 2007), quatre vidéos défileront en boucle, réalisées par des habitants marchant à travers la Plaine, en tenant leur caméra à la hauteur supposée du regard de saint Denis portant sa tête, c’est-à-dire au niveau de la taille...
Benoît Lagarrigue
fLUX, Binary Waves du 20 septembre au 19 octobre devant la gare.
Interludes 2008 du 20 septembre au 23 novembre à Synesthésie (15, rue Denfert-Rochereau)
Plaine - Sans tête du 20 septembre au 9 novembre au TGP (59, boulevard Jules-Guesde.
Accès et entrées libres. Renseignements : 01 40 10 80 78 ou sur http://www.synesthésie.com
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