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Municipales 2020/
L’école publique débattue
Le collectif Grandir Ensemble à Saint-Denis a su attirer du monde pour son débat autour de l’école publique samedi 1er février à l’école Jean-Vilar. Huit candidats aux municipales ont fait face à près de 200 personnes et ont défendu leurs propositions pour valoriser l’école publique. Un échange de plus de deux heures rythmé de questions du public, de piques assénées entre candidats et d’applaudissements contenus. « Je venais pour découvrir tous les candidats et j’ai appris beaucoup de choses », témoigne Agnès à la fin de la rencontre.
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Le débat a été l’occasion pour les candidats de revenir sur leurs propositions phares pour l’école publique et sur les solutions envisagées pour la promouvoir et lutter contre l’évitement scolaire. L’aspect sécuritaire a été mentionné par la moitié des candidats présents. Pour Bally Bagayoko (LFI), Alexandre Aïdara (LREM) et Houari Guermat (UDI), il faut renforcer la sécurité aux abords des établissements. Laurent Russier (PCF) souhaite lui développer la présence de médiateurs dans les collèges. La gratuité de la cantine scolaire est également une proposition récurrente chez les prétendants à la mairie.
Quand Mathieu Hanotin (PS), Alexandre Aïdara et Houari Guermat proposent la gratuité pour tous les enfants, Bally Bagayoko préfère la destiner à la frange la plus fragile de la population et souhaite mettre l’accent sur le bio et le végétarisme. Pour Georges Sali (PSG) et l’actuel maire Laurent Russier, il faut contribuer en fonction de ses moyens pour assurer l’équité.
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Qualifiés de révolutionnaires par le candidat En Marche, Catherine Billard (NPA) et Philippe Julien (LO) reconnaissent les compétences limitées de la municipalité en matière d’éducation. Pour Philippe Julien, l’instauration d’un rapport de force avec l’État et la mise en place « d’une municipalité de combat », « font avancer les causes ». La professeure de lycée Catherine Billard n’a pas manqué d’afficher son soutien aux mobilisations en cours contre les E3C et la réforme du baccalauréat. « Le budget de la police municipale ou de la vidéosurveillance pourrait être réaffecté à l’école publique », a-t-elle déclaré sur la question du budget alloué à l’éducation. « Il faut s’inscrire dans une posture de désobéissance et se mobiliser pour enrayer le délitement de ce qui représente le dernier service public non dématérialisé. »
Face aux nombreuses questions des Dionysiens venus prendre part au débat, les candidats n’ont pas toujours su y répondre ou seulement superficiellement. Celles du dédoublement des classes ou de l’accompagnement des mineurs isolés n’ont par exemple pas été détaillées. Tous les candidats se sont en revanche accordés sur la question des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) qui doivent être plus nombreux et mieux accompagnés.
Les applaudissements finals ont été pour la directrice de l’école qui accueillait le débat. Fière des compétences et de l’esprit d’innovation que défendent les équipes pédagogiques dionysiennes, elle s’est désolée de voir partir les élèves vers le privé et interpelle les candidats. « À quel moment peut-on travailler ensemble pour la réussite de tous les élèves ? »
Olivia Kouassi
Réactions
Lulu (Pseudonyme non vérifié)
04 février 2020
Thomas (Pseudonyme non vérifié)
04 février 2020
Chiros (Pseudonyme non vérifié)
04 février 2020