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Jeunes pousses de Raquette
Tennis de table
Sdus : Cette saison,le club a rajeuni ses effectifs et compte dans ses rangs des talents parmi les plus précoces du tennis de table hexagonal.
Une génération qui pourrait représenter la France aux JO 2024… En juin dernier, le Sdus présentait ses trois jeunes recrues sous la bannière « Génération JO 2024 ». Le plus âgé, Nolan Givone, venait alors de fêter ses 16 ans. À ses côtés, deux jeunes filles?: Prithika Pavade, 11 ans aujourd’hui, et Célia Silva, 14 ans. Trois mois plus tard, Nolan célébrait son premier match en Pro B face à Nice à La Raquette. Fin novembre, Prithika et Célia signaient deux exploits hors du commun en s’imposant respectivement contre Anne-Sophie Jean (n° 42 française) et Chloé Martial (n° 56 française). Une intégration plutôt réussie pour ces promesses du club et de la discipline.
« Ce sont des jeunes qui sortent de l’ordinaire. Nous avons déjà eu des sportifs de très bon niveau au club, mais on a de quoi penser que ceux-là peuvent franchir un cap encore supérieur », ose Julien Jacquemont, responsable administratif et financier. Issu d’une famille de pongistes – son père est entraîneur et son frère a été champion régional – originaire de l’Orne, Nolan Givone, double champion de France cadets en 2014, a donc rejoint le Sdus cet été, en même temps que l’Insep, prestigieux réservoir de talents du sport français. Un grand saut qui ne semble pourtant pas déstabiliser l’adolescent, habitué des centres d’entraînement et de la compétition?: « C’est ma première année en pro donc forcément il y a de la pression. On joue les matches à la suite sur une seule table, avec tous les regards sur nous, ça fait bizarre. Et, à ce niveau, on voit que les mecs c’est leur métier et pas juste une passion?! Mais passé le premier match, je me suis vite senti mieux. »
D’autant que son intégration a été facilitée par ses coéquipiers Mehdi Bouloussa, qui l’a côtoyé un an au Pôle France de Nantes, et surtout son entraîneur Sébastien Jover, de 24 ans son aîné?: « Nous avons un gros écart d’âge et je suis à la fois son coach et son coéquipier, donc notre relation est différente. Je le côtoie au quotidien à l’Insep, ce qui me permet de l’observer à l’entraînement, de suivre son évolution et de faciliter le lien avec le club. Dans l’équipe, il a le rôle du petit jeune qui progresse, car son niveau est encore un peu juste pour la Pro B. Cela crée un cadre intéressant pour son apprentissage. »
11 ans et déjà parmi les grandes
Un cadre privilégié pour progresser, c’est ce qu’est venue chercher à Saint-Denis Prithika Pavade, 11 ans et déjà l’étoffe d’une championne. À son âge, la jeune pongiste originaire du Bourget a déjà été double championne de France (en benjamines et minimes) en 2014 avant de conserver son titre en benjamines cette année. Son exploit récent lors d’un match de l’équipe féminine de Nationale 2 confirme les espoirs placés en elle.
« Prithika a un profil vraiment extraordinaire. C’est une gauchère très offensive qui fait preuve d’une concentration et d’une sérénité qui sont inhabituelles à cet âge-là. Elle a une capacité à maintenir son niveau dans les moments stressants qui est signe d’une grande maturité », reconnaît Nicolas Greiner, son entraîneur au pôle Île-de-France qu’elle vient d’intégrer cette année.
En quittant son club formateur, Prithika a franchi une étape supérieure dans sa jeune carrière?: 16 heures d’entraînement par semaine en plus des cours du collège, un rythme intense pour une sportive de cet âge. « Elle a des semaines d’adultes. Il n’y a plus de temps pour autre chose que le Ping ou l’école et elle dort à l’internat, donc l’éloignement familial est aussi un aspect difficile. Il a fallu s’adapter à ce rythme et ses premiers résultats en ont pâti au début, mais elle commence à faire des performances assez incroyables. Gagner à 11 ans face à une joueuse de deux fois son âge qui a joué en équipe de France, ce n’est pas rien?! »
Travailleuse assidue et élève brillante, Prithika ne manque pas non plus d’ambitions?: « Elle formule souvent le souhait de devenir championne du monde. Bien sûr, c’est un peu naïf, mais elle est sincère?! » Si au vu de la concurrence, rêver d’un titre mondial reste encore utopique, une participation aux JO pourrait être une belle consolation…
Corentin Rocher
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Célia Silva dans le rôle de la grande sœur
Comme pour Nolan Givone chez les Pros, la très jeune Prithika a pu compter sur ses coéquipières pour trouver ses marques dès son arrivée au Sdus, à commencer par Célia Silva, 14 ans, formée à Saint-Denis et parmi les dix meilleures cadettes françaises. « Célia est une enfant du club et elle a très bien joué son rôle de grande sœur. Elle est précieuse pour Prithika et a facilité son intégration au Pôle espoir où elle évoluait déjà avant elle. Malgré leur écart d’âge et de niveau, il n’y a aucune jalousie entre elles, confie Nicolas Greiner. Au contraire, chacune aide l’autre à progresser, cette compétition saine les tire vers le haut. » De bon augure pour l’avenir de la petite balle blanche dionysienne.
C.R.