En ville
Inciter chacun au don d’organe
La huitième journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe est organisée le 22 juin prochain. Pour l’Agence de la biomédecine domiciliée à La Plaine-Saint-Denis, cela sonne comme un ordre de mobilisation générale. « Cette journée a pour principal objectif d’inciter chacun à échanger sur le don d’organes après sa mort et, surtout, à connaître la décision de ses proches sur le sujet. », explique-t-on à l’Agence. Le slogan pour cette journée : « Don d’organes, donneur ou pas, je sais pour mes proches, ils savent pour moi ».
Le nombre de donneurs, en hausse constante ces dernières années, reste toutefois toujours insuffisant. Ainsi en 2007, 4 666 greffes ont été pratiquées, soit près de deux fois plus qu’en 2000, mais 13 081 personnes ont eu besoin d’une greffe d’organes. Toujours d’après l’Agence, 227 personnes sont décédées faute de greffon. Cette journée du 22 juin est donc capitale, notamment en matière d’information du public :« Tout le mode doit se sentir concerné, même les personnes de plus de 60 ans, qui pensent souvent être exclues du don d’organes du fait de leur âge. » Les donneurs restent en effet plutôt jeunes (45 ans en moyenne) et majoritairement des hommes (58,9 % contre 41,9 % de femmes). « On doit encore et toujours sensibiliser les gens », dit-on à l’Agence. Enfin, la réduction des disparités régionales reste prioritaire, tant en termes de prélèvements réalisés qu’en termes d’accès des malades à la greffe. « Localement, cela suppose un effort d’optimisation du recensement des donneurs et du prélèvement, qui doit être adapté au potentiel de chaque région. » La mise en place de schémas interrégionaux d’organisation sanitaire (SIOS) doit permettre de résoudre en partie ce déséquilibre.
La mission est difficile mais primordiale pour l’Agence de la biomédecine, qui a remplacé l’Établissement français des Greffes en mai 2005. Placée sous la tutelle du ministère de la Santé, elle est unique en Europe. Elle est en effet la seule agence dont le domaine de compétence rassemble le prélèvement et la greffe, la procréation, l’embryologie et la génétique humaines. Elle a pour mission d’évaluer, de contrôler et d’autoriser des pratiques, notamment dans le domaine de l’embryologie, très sensible. « L’Agence doit promouvoir la recherche, dans le respect des principes éthiques et en particulier dans celui de la recherche sur l’embryon », peut-on lire dans la charte de l’établissement.
L’office de la Plaine-Saint-Denis entend également, dans les quatre années à venir, « contribuer à l’amélioration des conditions de prise en charge de l’assistance médicale à la procréation » tout en poursuivant « l’amélioration de l’accès à la greffe d’organes, de tissus et de cellules ».
Cet organisme médical, qui voit se côtoyer quotidiennement médecins, chercheurs, infirmiers, informaticiens ou personnels administratifs (plus de 200 personnes au total), doit également se structurer et s’organiser. Elle n’a finalement que trois ans d’existence, ce qui ne l’empêche pas de constituer déjà une autorité de référence.
Étienne Labrunie