En ville
Plaine Saulnier/
Engie, c’est fini
À une allure digne des athlètes qui participeront aux JOP 2024, les ouvriers s’affairent à la démolition. Pas de temps à perdre pour cette centaine de personnes – dont une dizaine en réinsertion – qui se doit de respecter des délais précis : le chantier de la future piscine olympique doit prendre le relais. Jusqu’à récemment se dressait là le site de recherche d’Engie, en face du Stade de France. Les équipes du Crigen, dont les derniers effectifs ont déménagé à Stains en décembre2019, ne reconnaîtraient plus leur ancien lieu de travail. Sur ces vingt hectares, les travaux engagés au mois de mars2020 ont déjà complètement bouleversé le paysage.
Vestige de l’usine à gaz du Landy
Les bâtiments, hérités en partie de l’ancien site de l’usine à gaz du Landy et complétés par des constructions inaugurées en 1988, sont actuellement mis à terre par des véhicules de chantier. De ce passé industriel, seule la trace du mur d’enceinte, rasé jusqu’au sol, restera visible. Certains édifices ont dû être revêtus d’un échafaudage et d’une toile d’isolation afin de subir un désamiantage avant démolition. Les gravats seront récupérés puis concassés selon un diamètre défini et réutilisés pour protéger la nappe phréatique souterraine afin d’éviter qu’elle ne s’assèche. Un trou d’une profondeur de quinze mètres sera bientôt creusé pour en permettre l’accès. La dépollution des sols devrait quant à elle commencer en novembre, pour laisser place au chantier de construction proprement dit à partir de l’été 2021. Un calendrier de travaux qui ne laisse pas de place à l’imprécision.
« D’habitude, il y a toujours un risque de prendre du retard, surtout à cause des intempéries. Cette fois-ci, on sait tous que ce n’est absolument pas possible », confie un employé du chantier. Ainsi l’interruption totale d’un mois due au confinement a été rattrapée pour se conformer aux délais.
LIRE AUSSI : Des gazomètres au centre aquatique, toute une histoire
Monument aux morts déplacé
Si la mémoire doit rester, elle change néanmoins de lieu. Tout a déménagé, y compris le monument aux morts érigé en hommage aux travailleurs de Gaz de France. Pour laisser la place au futur équipement sportif, les nombreuses plaques commémoratives installées dans l’enceinte même du site d’Engie ont été transférées à Stains. Elles rappellent et honorent les travailleurs du Gaz morts pendant les deux guerres mondiales, et seront donc au plus près des équipes d’Engie, dont une partie a déménagé à Stains. (Dernière image sur notre diaporama.)
Mona Guichard (stagiaire)
Réactions
Réagissez à l'article