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Gilets jaunes
/ Des doléances à l’action

Alors que l’Acte VIII, première mobilisation de l’année 2019 pour les gilets jaunes s’est tenu samedi 5 janvier, les premières idées pour faire jaillir le mouvement au niveau local commencent à émerger à Saint-Denis. Mi-décembre, la Ville exhortait les habitants à adresser leurs doléances pour une société plus juste.
Jeudi 3 janvier, une quarantaine de personnes venues de Saint-Denis, Paris, Saint-Ouen, Aubervilliers,  Bordeaux ont participé à l'AG des gilets jaunes de la Plaine.
Jeudi 3 janvier, une quarantaine de personnes venues de Saint-Denis, Paris, Saint-Ouen, Aubervilliers, Bordeaux ont participé à l'AG des gilets jaunes de la Plaine.

« Le Président Macron déclare vouloir engager une consultation avec les Français.e.s. Prenons-le au mot et engageons, à Saint-Denis, une large concertation. »

Tel est le mot d’ordre de Laurent Russier figurant en conclusion du texte introductif au formulaire de doléances et de propositions, adressé aux Dionysiens le 20 décembre. Ceux-ci sont invités à « apporter leur témoignage pour montrer le besoin d’une société plus juste » et à soumettre leurs idées sur cinq thèmes : le pouvoir d’achat, la démocratie, la justice sociale et fiscale, la préservation de l’environnement et les services publics. Pour le moment, une cinquantaine de formulaires sont parvenus par voie postale et numériques à la municipalité. Les habitants ont aussi la possibilité de les envoyer par l’intermédiaire de leurs maisons de quartiers.

Ces doléances recueillies serviront de propositions de base à la commune, qui, comme chaque ville du pays sera associée au « grand débat national » promis par Emmanuel Macron, et qui sera lancé le 15 janvier. « Pourquoi ne pas responsabiliser les milliardaires sur la question de l’environnement ? », a interrogé un Dionysien dans ses doléances tandis qu’un autre a confié sa peur d’aller à l’hôpital en raison de « la dégradation du service public hospitalier ». 
 

La parole au peuple

A Saint-Denis, la création mi-décembre de l’Assemblée citoyenne des gilets jaunes de la Plaine, pour recueillir les doléances des habitants du quartier, a donné le ton d’une action locale tentant de s’organiser. « Comment faire une action visible avec les gens d’ici ? », a interrogé jeudi 3 janvier, Jean-Jacques Clément, habitant de la Plaine lors de la troisième AG de l’Assemblée au théâtre de la Belle Etoile. Une quarantaine de personnes venues de Saint-Denis, Paris, Saint-Ouen, Aubervilliers,  Bordeaux ont participé à la rencontre. Chacun avait son mot à dire sur ce « mouvement historique » considéré comme une « véritable insurrection populaire ».

Pour Bally Bagayoko, élu et adjoint au maire en charge du sport, des grands événements, de l’emploi et de l’insertion, également présent, « le mouvement des gilets jaunes touche directement à la question de la répartition des richesses ».

Une habitante de la Plaine « étonnée que le mouvement ait commencé un peu tard à Saint-Denis » a interpellé sur l’implication d’un public non militant à la cause des gilets jaunes : « Ce soir, on se retrouve entre gauchistes d’une même famille, mais comment on fait pour quitter l’entre-soi ? »

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Visibilité

Pendant près de 3H30, les prises de paroles ont été vives, directes parfois répétitives. Mais les réflexions et propositions autour du Référendu d'initiative citoyenne (RIC), l’une des principales revendications portées par les gilets jaunes ainsi que des actions à mener pour rendre visible l’action locale, ont fusé. « Le RIC c’est bien mais moins concret qu’une demande d’augmentation du smic. Ça, tout de suite ça fait peur », a estimé Serge, un comédien dionysien.

Pour Rayan, 18 ans inscrit en terminale ES à Suger, la solution pour rallier le plus grand nombre d’habitants à la cause du mouvement des « gilets jaunes » peut être de « rassembler les gens autour de soi, sa famille, ses amis, le plus de personnes possibles afin qu’elles viennent manifester ». Le lycéen qui dit avoir participé à toutes les mobilisations - à l’exception de l’Acte III - compte demander à ses camarades de classe et à ses professeurs de porter le gilet fluorescent.

Un symbole fort pour lui. A l’instar de cette habitante de la Plaine, qui a confié le garder sur elle tous les jours. « Je fais même mes courses avec. Les gens viennent me voir, me posent des questions. Pour moi, c’est un signe distinctif, une sorte de brassard qui permet d’être toujours visible ».

« Faire un tract sur lequel est indiqué ‘’Ce que sont » » et ‘’Ce que ne sont pas’’ les gilets jaunes », « multiplier les AG » ou encore « bloquer des lieux stratégiques sur Saint-Denis » … L’action locale s’organise à petits pas. Une nouvelle AG de l'assemblée citoyenne des gilets jaunes de la Plaine se tiendra le jeudi 10 janvier à 19h, à la Belle Etoile (14, rue Saint-Just) pour tenter de coordonner plus encore idées, doléances et actions.

Yslande Bossé

 

Quelle action à Saint-Denis et en Seine-Saint-Denis ? 

L’Assemblée Citoyenne des gilets jaunes de la Plaine s’est créée le 14 décembre. Elle souhaite lancer et organiser des actions locales afin de rallier le plus grand nombre d’habitants et de travailleurs au mouvement.
Avant les Fêtes, plusieurs gilets jaunes se sont rendus devant les écoles, la Poste, les lieux de transports afin de soumettre un questionnaire aux habitants et recueillir leurs doléances, par ordre d’importance : A. Primordial, B. Important, C. Secondaire, D. Inutile/Contre (voir photos ci-dessous).

Sur le web, une pétition publiée sur le site change.org, lancée il y a quatre semaines par des militant.e.s politiques, syndicaux et/ou associatifs de Seine-Saint-Denis appelle à « soutenir et amplifier le mouvement des Gilets Jaunes. Maintenant ! ». Parmi les signataires de la pétition, des dionysiens ainsi que Vincent Huet, adjoint à Saint-Denis en charge de la vie étudiante et de l’enseignement supérieur.
 

YB

 

Réactions

Autre doléance spéciale Bally Bagayoko : Limiter les indemnités municipales à une fois le smic pour les élus ayant conservé un emploi à temps plein et à deux fois le smic maxi pour les autres élus. Toujours aussi indécent Bally Bagayoko d'évoquer "la question de la répartition des richesses" quand on connaît sa situation de cumulard.
Bonjour Sympa le programme REVE... Et il y a pas la démission du Marconiste BRAOUEZEC ??? Je suis sur que vous aurez bcp plus de participants...
Une petite précision : je ne suis pas "en service commandé" au profit de Laurent Russier ou de quiconque dans mes commentaires critiques vis à vis de REVE ou de B.Bagayoko. Ces commentaires n'engagent que moi et les modérateurs du JSD qui les valident ou non. A bon entendeur.
L'extrême gauche Dyonésienne a échoué à imposer la couleur rouge révolutionnaire de la commune de PARIS au peuple, donc elle devient caméléon en épousant le jaune politico/social dans l'air du temps actuel pour mieux le phagocyter ultérieurement je présume. Bon je m'y reconnais dans 60 % de leur programme néanmoins.
Oui et aussi arrêter de nous bassiner avec le sociétal (LGBT, Féminisme, Migration..) ce qui intéresse les banques spéculatives et les multinationales. Pour se concentrer sur le social ( Salaires, conditions de travail, diminution des taxes..) ce qui intéresse le peuple 90% de la population. Merci Un gilet jaune de la 1er heure.
En France le mouvement des gilets jaunes est investi par des personnes n'ayant jamais fait de politique et se révoltant contre la hausse du prix des carburants. En Seine-Saint-Denis c'est l'inverse, le mouvement des gilets jaunes est artificiellement entretenu par des partis d'extrême gauche dont LA FRANCE INSOUMISE. En Seine-Saint-Denis le mouvement des gilets jaunes n'a rien de spontané, il est issu d'un calcul politique et électoral avec les européennes et les municipales en ligne de mire.
"ce soir on se retrouve entre gauchistes d'une même famille, mais comment on fait pour quitter l'entre-soi ?". Tout est dit ! C'est Saint-Denis: une petite minorité qui décide pour tous et pour qui tous les opposants sont des "fachos". Il suffirait peut être d'un peu plus de respect...
@domsd- Moi je m'y retrouve à 90% dans les revendications des gilets jaunes.Maintenant il faut savoir est-ce que le "grand débat" qui va s'ouvrir consiste à satisfaire au moins une partie de ces doléances ou l'objectif c'est de couper la tête à Macron (au sens figuré je précise) ... autrement dit de faire la "révolution" comme le suggère Melenchon et Le Pen ? Sur ce sujet précis, je suis en adéquation avec Laurent RUSSIER "prenons-le Macron au mot et engageons, à Saint-Denis, une large concertation".
Les employeurs jettent à la poubelle les curriculum vitae des candidats participant à un débat politique (les DRH des entreprises utilisent les moteurs de recherche avant d'embaucher). La COMMISSION NATIONALE du DÉBAT PUBLIC publie sur internet les données personnelles des citoyennes et des citoyens participant au grand débat. Par conséquent celles-ci et ceux-ci auront des difficultés à trouver un travail ou à en changer. La CNDP porte préjudice aux personnes voulant s'exprimer. Il faut boycotter le grand débat et soutenir les gilets jaunes.
@mourad, je différencie la décision de Laurent Russier d'engager le grand débat via l'utilisation d'internet sur le site de la mairie de ST DENIS auquel je participe et les actions de REVE et des nostalgiques de la commune de PARIS sous couvert de France insoumise au cirque de la belle étoile. La priorité serait de décomplexifier cette société française coté sociale et administrative, conséquence des actions de décideurs politiques à la complexité intellectuelle énorme qui ont géré ce pays depuis 40 ans, des décideurs sortis d'un moule technocratique de type ENA ou sciences po