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Trois nouveaux ouvrages de grande ampleur/
Ainsi pont, pont, pont
Lorsque l’on s’attarde sur une carte de Saint-Denis, il est assez aisé de constater le manque de franchissements sur le territoire contrairement à la capitale. Le dernier construit est le pont mobile enjambant le canal Saint-Denis qui relie les quartiers Franc-Moisin et Stade de France. Inauguré au printemps 2003, il connaît des problèmes de fonctionnement récurrents. Si on parle volontiers de fracture nord (historique et populaire) - sud (tertiaire et ex-industriel), celle entre l’est et l’ouest est toute aussi criante. La Seine, les voies de chemin de fer ainsi que les autoroutes A1 et A86 coupent la partie Landy-Pleyel du cœur dionysien. Actuellement, seul le pont de la Révolte permet d’atteindre le sud-ouest de la ville (hors voies autoroutières) depuis la partie nord. Pour se rendre à L’Île-Saint-Denis, un seul pont routier inauguré en 1905 relie la ville voisine à Saint-Denis, facilitant la traversée des deux rives. D’ici 2024, cette fracture territoriale va se résorber grâce aux nouveaux ouvrages que laissera en héritage l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.
Un coût global de 265 millions d’euros
Trois ponts sont prévus. Le plus long, coûteux et ambitieux d’entre eux est le Franchissement urbain Pleyel (FUP). D’une longueur de 300 mètres et pour un coût estimé à 222 millions d’euros, il doit relier la gare RER D Stade de France Saint-Denis à celle du futur Grand Paris express. Conçu par l’architecte Marc Mimram, le FUP enjambe les voies ferrées et propose dans sa majeure partie des déplacements par mobilité douce. Sa livraison est prévue en deux temps : la passerelle dès 2024 et le pont routier en 2026. La municipalité dionysienne souhaiterait que l’ouvrage soit réalisé entièrement pour les JOP 2024. Interrogée sur la question, aucune réponse n’a été apportée pour l’instant.
Le Département de Seine-Saint-Denis va financer le pont enjambant la Seine, reliant ainsi le quartier Pleyel au niveau de la Cité du Cinéma au village olympique situé au sud de L’Île-Saint-Denis. Estimés à 22,1 millions d’euros, les 130 mètres de construction et le réaménagement de la berge de Seine laisseront une grande place aux piétons et cyclistes. Seuls les bus viendront cohabiter. La livraison est espérée pour la fin 2022.
Enfin, le Stade de France – stade olympique des JOP 2024 – sera voisin du futur Centre aquatique olympique qui a pour maître d’ouvrage la Métropole du Grand Paris. Les deux sites étant séparés par l’A1 et l’avenue du Président-Wilson, une passerelle piétonne et cyclable de 100 m de long et 18 m de large au montant de 21,2 millions d’euros les reliera fin 2023. Les travaux de ces trois ouvrages doivent tous débuter au cours de l’année 2021.
Christopher Dyvrande