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/ Absences endémiques

Depuis la rentrée, les absences d’instituteurs non remplacées se multiplient. Un problème de longue date, amplifié cette année par la situation sanitaire, dénoncé par les parents.
© Yann Mambert
© Yann Mambert

C’est un problème qui n’est pas nouveau et même « endémique » selon Arnaud Blanc, représentant FCPE. La situation sanitaire actuelle l’a cependant mis en lumière. « La maîtresse de ma fille était absente pendant dix jours sans être remplacée », témoigne Agnès Phan, parent d’élève à l’école maternelle de l’Hermitage. L’institutrice de sa fille, déclarée cas contact juste avant les vacances de la Toussaint, avait pourtant prévenu de la durée de son absence. À l’école Jules-Vallès aussi, les problèmes de remplacement se multiplient.

« La maîtresse de mon fils était absente les deux dernières semaines avant les vacances d’automne et n’a été remplacée que les trois derniers jours, se souvient Djeneba, qui a décidé de ne plus laisser son fils à l’école en cas d’absence. La semaine dernière, il a voulu manger à la cantine mais il a passé la journée dans une classe de CP. Il rentre en 6e l’année prochaine et j’ai peur qu’il prenne du retard. »

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Une classe de CP de l’école Pierre-Semard n’a eu que trois jours de cours depuis la rentrée de la Toussaint. « Son maître a des soucis de santé et nous avait prévenus en début d’année, détaille une mère de famille. Sur les douze jours loupés, les enfants n’ont eu que trois jours de remplacement. » « Le CP c’est vraiment la base, on a peur qu’ils soient à la traîne », s’inquiète une autre maman de cette classe. « Il y a quatre classes de CP dans l’école et les élèves sont répartis dans des groupes du même niveau ou celui au-dessus, mais des photocopies sont faites par la directrice », temporise Sophie Hammache, représentante de parents d’élèves FCPE et maman d’un garçon scolarisé à Semard.

« Pas de remplaçants disponibles »

« Les parents sont assez démunis face à ces situations d’absences non remplacées, analyse Arnaud Blanc. Dans le 93 et à Saint-Denis, on est très sensible aux fluctuations des effectifs de l’Éducation nationale et là, avec les enseignants cas Covid ou considérés comme à risques, il y a plus d’absences et on dit aux parents de se débrouiller car il n’y a pas de remplaçants disponibles. »

L’embauche imminente de 350 vacataires dans le premier degré pour toute l’académie de Créteil a été annoncée par le rectorat. Une réponse jugée tardive par le représentant FCPE. « On ne sait même pas si cela va suffire, il nous faudrait presque 150 vacataires en plus, juste à Saint-Denis. » Pour chiffrer l’étendue du problème, la FCPE 93 a mis en place un formulaire interactif à remplir pour toutes les absences de plus d’une semaine non remplacées. « Ce sont des données qui vont être utiles lors des réunions hebdomadaires avec le recteur de l’académie de Créteil et pour interpeller les politiques », précise Sophie Hammache.

Olivia Kouassi