En ville
Partenaires pour la ville /
22 ans de médiation
Alors que l’association fêtera ses 22 ans d’existence en juillet, Partenaires pour la ville (PPV) 93 est devenu un acteur incontournable de la médiation sur le territoire. La petite structure dionysienne a bien grandi. PPV a vu le jour en 1997, fruit d’un partenariat entre la Ville de Saint-Denis, la SNCF, la RATP, EDF, GDF et l’université Paris 8.
« L’association a été mise en place grâce au dispositif des emplois-jeunes [contrats aidés] », explique son président Jean-Paul Espié. « PPV, c’était une alternative aux “grands frères”, une manière de professionnaliser des jeunes dans les métiers de la médiation », continue-t-il. Les médiateurs de Partenaires pour la ville devaient notamment intervenir dans les transports en commun et l’espace public.
Mais au fur et à mesure, les missions se sont élargies : traversées aux abords des écoles de Saint-Denis, mission de tranquillisation dans les quartiers d’activités de Pleyel et de la Plaine, intervention autour et à l’intérieur des établissements scolaires, accompagnement des usagers dans les agences de la Poste et à la Caisse d’allocations familiales, accès aux droits des personnes vulnérables, médiation sociale auprès des résidents des foyers Adoma, atelier contre la fracture numérique…
Désamorcer les conflits
En 2017, l’association comptait 54 salariés pour 43 équivalents temps plein. PPV a un budget d’environ 1,5 million d’euros, financé grâce à des subventions et des prestations de service. Elle compte près d’une cinquantaine de financeurs différents, principalement la Ville, la Caf, la Poste ou EDF, mais aussi de plus petits contributeurs comme Generali, Orange ou Vente-privée (devenue Veepee). Mais l’association a traversé une « période charnière et compliquée » à la fin des années 2000 quand la RATP a arrêté son partenariat avec elle. « On a dû licencier 20 médiateurs, soit pas loin de la moitié des effectifs. C’était une décision très difficile à prendre », raconte le président.
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Aujourd’hui, Jean-Paul Espié est « optimiste » pour l’avenir de la structure, dont les missions restent essentielles. « On a un rôle d’intermédiaire, d’information. Le médiateur peut entendre les deux parties parce qu’il n’est pas concerné par le conflit. Il écoute, il accompagne. Il est là pour trouver un compromis, une solution », développe-t-il. Il cite l’exemple de la médiation précarité énergétique, en lien avec EDF et Veolia, où PPV accompagne des clients qui ont du mal à payer leurs factures, dans le cadre de son Point-Info présent dans cinq antennes de la ville (Semard, Floréal, Plaine, Pleyel et Centre-ville). Avec d’autres partenaires locaux, PPV est aussi présente au Pont Commun à la Plaine, à la Concierge-rit en centre-ville ou encore à l’annexe de la cité Allende.
Parmi ses missions récentes, l’association intervient par exemple dans les files d’attente des agences de la Poste ou de la Caf afin de désamorcer les conflits alors que la précarité s’accroît et les services d’accueil disparaissent à cause de la dématérialisation. Jean-Paul Espié s’alarme de la fracture numérique auprès des personnes fragiles. Par ailleurs, il critique vertement le « reporting ». « On nous demande constamment des chiffres, des bilans pour rendre compte de nos actions. Cela nous fait perdre un temps considérable », regrette-t-il. Le président prône une approche « qualitative », des rencontres entre ses équipes et les partenaires institutionnels et locaux. « Il y a des complémentarités entre les différents acteurs de terrain. Il faut que ces gens se rencontrent dans les quartiers », défend-il.
Aziz Oguz
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