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Le chiffre de la semaine/
1102 : le nombre de places de parkings résidentiels fermées ou déclarées hors d’usage
Comme d’autres Dionysiens, Florian a parfois beaucoup de difficultés pour se garer près de chez lui. « Les places sont rares, plusieurs sont limitées à une durée de 3 heures maximum », souligne-t-il. Depuis mai 2018, il n’a plus accès au parking de sa copropriété, le Clos-Carnot.
« La grande porte cochère ne s’ouvre plus, il y a eu une mauvaise analyse et l’assurance, au lieu de changer la porte, a demandé des réparations qui n’ont pas tenu. Nous allons engager une procédure en justice contre le promoteur Bergeral suite à plusieurs malfaçons. En attendant nous devons payer pour nous garer dans la rue et c’est aussi moins pratique au quotidien, ne serait-ce que pour décharger ses courses », résume Florian, également président du syndicat coopératif du Clos-Carnot. Le stationnement résidentiel est en effet payant depuis deux ans à Saint-Denis, avec un forfait de 20€ par mois.
Des enjeux de sécurité
Le passage au payant n’a pas résolu la problématique du manque de places en surface, que viennent accentuer la mauvaise gestion des parkings Indigo mais aussi la fermeture de parkings résidentiels. Chez le plus gros bailleur de Saint-Denis, Plaine Commune Habitat (PCH), le nombre de places de parkings résidentiels condamnées est actuellement chiffré à 750, ce qui représente 15% de ses emplacements sur le territoire. « Six parkings sont concernés : Pleyel (210 places), Suger (50 places), Montfort (133 places) sont condamnés, tandis que la fermeture est partielle à Jacques-Duclos (150 places), La Courtille (105 places). À celui d’Eugène-Pottier (102 places), des travaux sont encore en cours pour une réouverture début 2021 », liste Adrien Delacroix, président de PCH depuis septembre.
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Cette situation ne le laisse pas indifférent : « Rouvrir les parkings de manière plus maîtrisée est l’une de mes priorités. Nous le faisons de manière progressive, en menant des travaux de sécurisation (mise en boxes, vidéosurveillance…) et en louant les places au fur et à mesure, car un parking occupé est le meilleur moyen de lutter contre les intrusions, les squats, le deal… », ajoute-t-il.
Un exemple récent : la réouverture du parking Semard prévue pour début 2021, qui disposera d’une centaine de boxes. « Les bailleurs ont tout intérêt à intervenir, car la fermeture de parkings c’est un manque de ressources, mais cela a aussi des effets sur l’espace public et crée une mauvaise ambiance, c’est un enjeu du quotidien. Il faut garantir la tranquillité des locataires », souligne Adrien Delacroix. Celui de la rue Montfort est fermé depuis 2005, « suite à un incendie causé par des occupations illicites », quant à celui de Suger, il est fermé depuis une vingtaine d’années, à cause de « mauvaises utilisations, mais aussi à cause d’une conformité défectueuse de la rampe d’accès véhicule ».
Si des parkings sont parfois fermés depuis plusieurs années, c’est aussi que leur réouverture dépend de l’action de plusieurs acteurs. « Pour le parking Pleyel, fermé depuis juin 2015, cela prend du temps car nous devons nous mettre d’accord avec les autres copropriétaires et réaliser ce type de travaux est assez onéreux », illustre le président de PCH.
Des chantiers à l’échelle du quartier
La mise en sécurité d’un parking dépend également souvent d’une réflexion plus globale, parfois sur le quartier en lui-même. C’est ainsi le cas à la cité Gaston-Dourdin. « Le parking est fermé depuis trois ans, à cause d’un trafic de stupéfiants à l’échelle du quartier. Nous avons dû renoncer temporairement à 267 emplacements le temps qu’une solution soit planifiée. Actuellement, un programme de sécurisation de la résidence a été entamé, sur le parking et les halls d’immeubles, en collaboration notamment avec la Préfecture. Nous espérons que les deux niveaux du parking seront prêts pour pouvoir proposer des places aux locataires dès début 2021 », prévoit Eddy Bordereau, directeur du patrimoine chez le bailleur Logirep.
Enfin, certains parkings sont aussi en attente de travaux de rénovation, dans le cadre de programmes plus généraux, comme celui de la résidence Promenade de la Basilique, dans le quartier Floréal. « Deux incendies consécutifs en 2008 et des problèmes de vandalisme nous ont obligés à condamner les lieux pour la sécurité des utilisateurs. Dans le cadre du NPRU (Nouveau programme de renouvellement urbain), une étude de faisabilité est en cours pour engager des travaux de rénovation, de sécurité et de différenciation des accès afin de remettre en service ces 71 places », informe le bailleur CDC Habitat.
Selon les quartiers, les besoins en places résidentielles sont variables. « Nous avons parfois du mal à remplir nos parkings même en les ouvrant à des habitants extérieurs », constate Eddy Bordereau. « Parfois les parkings d’origine étaient très grands, mais les besoins ont évolué. Les familles ont plus recours aux transports en commun. Nous devons aussi nous adapter aux nouveaux usages et besoins, en créant notamment des emplacements sécurisés pour les vélos », conclut Adrien Delacroix.
Delphine Dauvergne
Réactions
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16 novembre 2020
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