En ville
État autoritaire, le retour ?
Le Projet d’aménagement et de développement durable, le PADD en langage siglé, est un document établi au niveau communal pour déterminer les axes de développement de la ville au cours de la prochaine décennie. Ce PADD est élaboré avec les habitants qui le souhaitent et il débouche sur un Plan local d’urbanisme (PLU), document ô combien important qui agit comme un véritable règlement opposable à construire.
La réforme des collectivités locales qui se profile à l’Assemblée
Jeudi 15 octobre, dans la frigorifique salle de la Légion d’honneur, une trentaine d’habitants courageux s’est retrouvée avec Stéphane Peu, adjoint au maire, et deux de ses collègues, Christophe Girard et Francis Langlade, pour débattre pendant une paire d’heures de l’avenir de Saint-Denis… En fait, surtout de sujets plus vastes. L’ombre du Grand Paris qui « impacte fortement Saint-Denis », selon l’expression de M. Peu, avec la création d’une gare TGV à Pleyel, le prolongement de la ligne 14, également jusqu’à Pleyel, et une station du métrophérique, a occupé la soirée. Tout comme la suppression annoncée de la taxe professionnelle, manne essentielle des communes, et la réforme des collectivités locales qui se profile à l’Assemblée. Un triptyque de réformes qui fait craindre à plusieurs intervenants que le temps de la décentralisation soit à conjuguer au passé. Une crainte perceptible aussi dans l’exposé de Stéphane Peu. L’élu explique en introduction que le PLU doit être compatible avec le SCOT (le schéma établi par la communauté d’agglomération), avec le SDRIF (le schéma de la Région) et avec le Grand Paris. Il estime juste et normal qu’une ville « ne puisse seule penser son urbanisme » et insiste sur l’obligation de cohérence entre les échelons pour empêcher que le n’importe quoi et les égoïsmes locaux triomphent. Oui à l’État régulateur, non à l’État autoritaire, dit-il en quelque sorte.
La création de la Société du Grand Paris alimente les craintes de plusieurs intervenants
La création de la Société du Grand Paris alimente les craintes de plusieurs intervenants. Dans la rédaction du projet de loi, cette structure a les mains libres. Elle pourra déroger à une série de contraintes pour aller vite. Le Comité de la Porte de Paris s’en inquiète avec force. Le travail engagé depuis une quinzaine d’années va-t-il compter pour du beurre ?, demande en substance l’un de ses représentants. Si l’État a voix prépondérante pour aménager dans un vaste périmètre autour des gares TGV dont celle de Pleyel, que va-t-il se passer ? Un habitant envisage déjà la tenue d’un référendum pour que la volonté des Dionysiens s’exprime. « Pessimisme », le mot lâché rebondit à plusieurs reprises. Christophe Girard et Stéphane Peu donnent un éclairage moins sombre en fin de réunion. L’État peut accélérer l’aménagement de pans entiers de la ville, expliquent-ils, comme ce fut le cas au moment de la construction du Stade de France qui fut nourricière de la sortie de terre d’autres équipements. À condition d’accepter de traiter d’égal à égal avec les habitants et leurs représentants, sans passer en force. Jeudi soir, salle de la Légion d’honneur, une majorité semblait en douter.
Dominique Sanchez
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ÉCLAIRAGE
Trois objectifs
Le PPAD dégage trois objectifs principaux dans la poursuite du développement de la ville :
- Poursuivre et amplifier le caractère central de Saint-Denis au sein de la région Île-de-France ;
- Maintenir et renforcer le caractère populaire et multiculturel de Saint-Denis ;
- Devenir une ville exemplaire quant à sa capacité d’anticiper le développement durable.
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