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École René-Descartes/
« Nos enfants ont perdu une année scolaire »
Que s’est-il passé ? C’est en substance la question que se posent depuis la rentrée scolaire 2018 Assita Diarra, Batcha Ivo, Adidja Cissoko, Bibiche Bulankéti-Sabana, Isma Bouzid, Amélie Flory…
Dans un premier courrier envoyé le 14 février à l’Académie de Créteil, ces parents d’élèves se décrivent « en souffrance » face à la situation qui règne dans la classe CM1 A de l’école René-Descartes où sont inscrits leurs enfants. « Classe ingérable », « Défilé de remplaçants » – plus de 9 – « transmission des savoirs quasi nulle », absence de « stabilité » et « grands écarts de niveaux », dans une classe « reconnue difficile, mais du bout des lèvres » par l’IEN 2 (1) de Saint-Denis. « Comment en est-on arrivé à cet échec ? », interrogent les parents à la fin de la lettre. En septembre dernier, plusieurs d’entre eux pointaient déjà du doigt le choix de la direction de l’établissement de ne pas renouveler l’expérience pédagogique de l’enseignante Djelika Darbo.
Titulaire de cette classe de CM1 A, la professeure avait suivi durant trois années – du CP au CE2 – 90 % des mêmes élèves avec l’accord de l’équipe pédagogique et des parents. À René-Descartes, l’institutrice était la seule à utiliser la méthode de Singapour pour l’apprentissage des mathématiques. France 2 s’était déplacée en 2016 dans l’école classée REP + pour informer sur ces établissements français ayant adopté une méthode venue d’Asie qui fait florès. L’approche de l’enseignante avait aussi fait l’objet d’une séquence dans un documentaire d’Arte (2) consacré aux différents systèmes éducatifs à travers le monde. Mais depuis la rentrée 2018-2019 et le changement de composition de sa classe, Djelika Darbo n’a pas repris ses fonctions. Une situation que regrettent les parents d’élèves qui ont vu par la suite passer des « remplaçants aux comportements antinomiques avec “l’école de la confiance” que notre ministre de l’Éducation nationale, Monsieur Blanquer, prône à longueur de journée », s’exclame Isma Bouzid, parent élue au conseil d’école.
« Je viens de la cité comme vous et je m’occuperai de vous comme dans la cité », aurait lancé aux élèves une des institutrices remplaçantes. Mme Oussaidi, également parent déléguée à René-Descartes, regrette qu’une contractuelle ait dit devant toute la classe que son fils avait « une voix de pigeon ». Une remplaçante arrivée en octobre a bien réussi à rester deux mois et demi dans la classe mais « elle a menti aux parents en disant que tout se passait bien ». Peu avant les congés de Noël, le verdict tombe. La remplaçante « aurait craqué en plein cours ». Pour Mme Flory, autre maman élue, « il y a eu un laisser faire et un manque d’encadrement pour cette classe ».
Indifférence et mépris
Contactée par les parents, la FCPE 93 s’est également « inquiétée de l’absence de stabilité dans le remplacement de l’enseignante » (Djelika Darbo). Plusieurs réunions, « demandées par les familles » insiste Isma Bouzid, ont été organisées entre la directrice de l’école Sonia Zaidi, l’inspecteur de la circonscription Xavier Malleville, la DSDEN et les familles, afin de trouver une solution. Le 12 mars, il a été décidé la mise en place d’un dispositif temporaire jusqu’au 19 avril pour gérer cette classe de CM1 A. Un renfort de cinq instituteurs s’est relayé pour enseigner les matières importantes. « Est-ce qu’il aura permis aux enfants de récupérer leur retard ? », questionne Mme Flory.
Dans un deuxième courrier transmis le 8 juin au rectorat de Créteil, au ministère de l’Éducation nationale mais aussi à la DSDEN de Bobigny, les parents d’élèves ont déploré un « triste bilan catastrophique » pour cette année scolaire 2018-2019 « alors que les années précédentes tout se passait à merveille ». « Est-ce que le niveau de nos enfants était trop haut pour l’école lorsqu’ils étaient avec Mme Darbo ? », ironiquement qualifiée de « messie » par la direction, s’interroge un groupe de parent. Avant de dénoncer « l’indifférence » de l’IEN 2 de Saint-Denis – qui n’a souhaité faire « aucun commentaire » sur le sujet au JSD – mais aussi le « mépris » de la direction de l’école René-Descartes sur cette affaire. À l’unisson, ces familles estiment que leurs enfants « ont perdu une année scolaire ».
Yslande Bossé
(1) Circonscription 2 de l’Inspection de l’Éducation nationale.
(2) Demain l’école de Frédéric Castaignède.
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