À la une En ville
16 ans, tué par balles à Romain-Rolland /
« Et maintenant, on fait quoi ? »
C’est le choc dans le quartier Romain-Rolland. Lundi 17 septembre, un adolescent a trouvé la mort, et un autre a été blessé à la jambe, suite à des échanges de coups de feu. Il était 20h40 quand plusieurs jeunes de Joliot-Curie ont débarqué en véhicule dans la cité Romain-Rolland au niveau du bâtiment 5, avenue Romain-Rolland, dans le nord-est de la ville. Il s’en est suivi une fusillade. Deux jeunes ont été blessés. L’un d’entre eux a été très grièvement touché par des tirs de kalachnikov, avant de succomber à ses blessures. Selon les premiers témoignages, ses amis ont dans un premier temps essayé de le transporter à l’hôpital Delafontaine, situé à proximité de la cité. Se rendant compte qu’il était mort, ils ont laissé la victime sur l’avenue Romain-Rolland, devant l’établissement de santé Ville-Évrard. La deuxième personne, blessée à la jambe, a été hospitalisée à Paris.
Âgé de 16 ans, l’adolescent décédé habitait la cité Joliot-Curie, tout comme l’autre jeune blessé. « C’est à confirmer, mais cela semble être une histoire de cité qui ne serait pas liée au trafic de drogue », confie une source policière. Depuis maintenant plusieurs mois, des embrouilles opposent des jeunes de Romain-Rolland et Joliot-Curie, cités distantes d’à peine 800 mètres. « Cela s’était calmé et puis là ça a repris d’un coup », souffle un jeune. La famille de la victime a appris le décès en arrivant sur les lieux. « Quand le père a vu le corps de son fils, il a crié, il était en pleurs. C’était dur… », décrit le fonctionnaire de police. À 1 h du matin, les forces de l’ordre étaient encore au travail, à quadriller la zone. L’avenue Romain-Rolland était fermée à la circulation, barrée par une dizaine de véhicules. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
« Et maintenant, on fait quoi ? »
« Les jeunes n’ont plus conscience de la mort. Ils en arrivent à tirer et à tuer pour des bêtises. Ce sont tous des gamins de Saint-Denis. Les jeunes se connaissent, les familles se connaissent. Ils ont tué l’un d’entre eux », soupire Bally Bagayoko, élu en charge du quartier Joliot-Curie, présent sur les lieux avec l’adjointe Sonia Pignot. « Ça sert à rien, à rien… », lâche, dépité, un adolescent du quartier limitrophe Floréal. « Pour moi, c’est la faute de la mairie ! Cela fait plusieurs mois que cette embrouille dure. Il fallait faire une médiation avant pour calmer la situation », est convaincu un autre jeune. « C’est aux jeunes de se contrôler !, s’énerve une mère de famille. Et maintenant, on fait quoi ? Parce qu’on ne peut pas rester les bras croisés. Cela ne peut pas continuer comme ça. »
« On a fait la marche [en novembre 2017 suite à des violences inter-quartiers], on a fait des manifs, des réunions… À quoi ça sert de faire tout cela ? Il fallait un mort pour que ça s’arrête ? »,rajoute une autre maman de Floréal, consternée et les larmes aux yeux.
« Eviter la mort d'autres enfants »
Le lendemain matin, mardi 18 septembre, le maire Laurent Russier et le député de Saint-Denis Stéphane Peu ont organisé une conférence de presse à la cité Romain-Rolland. « Mes premières pensées vont à la famille, aux proches, a déclaré l’édile. On ressent forcément de la peine. Et après la peine suit la colère. Combien faudra-t-il encore de fusillades, de morts, de règlements de compte pour que l’on prenne enfin en compteles problèmes importants de sécurité en Seine-Saint-Denis ? » Lançant un « cri de colère et d’alerte », il a appelé au calme, tout en demandant à l’État d’assurer ses missions afin d’éviter« la mort d’autres enfants ». « On en est à une soixantaine de fusillades depuis le début de l’année en Seine-Saint-Denis, a assuré Stéphane Peu. Cette nuit [du lundi 17 au mardi 18], il y a eu un jeune de 16 ans mort à Saint-Denis, il y a eu un autre mort à Villepinte et un blessé par balle au thorax à Clichy-sous-Bois. Rien que cette nuit ! » « En colère », il a dénoncé « un État qui regarde ailleurs » alors que des jeunes sont blessés ou tués.
Suite à son rapport parlementaire sur l’action de l’État dans le 93, avec d’autres élus, il va rencontrer le Premier ministre le 26 septembre. Il a promis de demander « des actes ». Alors que la conférence se termine, un jeune interpelle les journalistes. « J’ai été au collège avec [la victime]. Vous trouvez ça normal ce qui est arrivé ? J’aurais pu être à sa place. » Puis, ému, il lance avant de partir : « Je vais retourner au lycée en espérant ne pas me faire tirer dessus ».
Aziz Oguz
Réactions
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
fait bon vivre ... (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
Azzedine (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
Lyorr LACOMBE (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
malik93200 (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
democratie (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
Horta (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
paulbismuth (Pseudonyme non vérifié)
18 septembre 2018
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
19 septembre 2018
aziz.oguz
19 septembre 2018
Azzedine (Pseudonyme non vérifié)
19 septembre 2018
aziz.oguz
19 septembre 2018
Azzedine (Pseudonyme non vérifié)
19 septembre 2018
paulbismuth (Pseudonyme non vérifié)
20 septembre 2018
tiv (Pseudonyme non vérifié)
20 septembre 2018
abdel (Pseudonyme non vérifié)
21 septembre 2018
Azzedine (Pseudonyme non vérifié)
21 septembre 2018