À la une En ville
Entretien avec Laurent Russier, 1ère partie/
« Entendre la souffrance et l’impatience des Dionysiens »
Mi-mandat
Le JSD : Vous avez achevé le 10 novembre la séquence du bilan de mi-mandat. Quels sont les messages qui vous ont été adressés par les habitants à l’occasion de ces rencontres ?
LR : Je voudrais d’abord rappeler après un an de mandat que c’est un honneur d’être maire de la troisième ville d’Île-de-France et je mesure la responsabilité énorme que cela implique. Je suis un maire d’une nouvelle génération, sans tabou quant aux difficultés rencontrées et aux envies exprimées. Et ces rencontres de mi-mandat, comme d’ailleurs tous mes autres rendez-vous avec les habitants, ont renforcé ma détermination à être un maire toujours à l’écoute de ses administrés. Ce que j’ai entendu dans ces rencontres de mi-mandat, c’est d’abord la reconnaissance de l’action de la municipalité. Notamment en matière d’éducation. Nous sommes au rendez-vous en la matière en parvenant à accompagner la jeunesse de la ville avec la construction chaque année d’un groupe scolaire quand pour d’autres villes c’est l’aboutissement d’un mandat. La dynamique culturelle a été saluée aussi, ainsi que notre action dans le domaine de la santé ou de la solidarité. On va donc sanctuariser budgétairement ces politiques.
Après il faudrait être sourd pour ne pas entendre la souffrance et l’impatience des Dionysiens. Les préoccupations des habitants sur leur quotidien, la sécurité, la propreté, le cadre de vie, l’habitat insalubre sont remontées fortement. Nous devons répondre à ces urgences. L’impatience en la matière est forte, réelle et argumentée. J’ai aussi entendu l’envie des habitants de faire partie des enjeux de développement de la ville, entre les Jeux olympiques et paralympiques, le Grand Paris Express, la flèche de la basilique. Les habitants me demandent clairement : est-ce que la ville de demain sera encore pour moi ? Est-ce qu’elle offrira de meilleures conditions de formation à mes enfants ? Est-ce que nous aurons toujours les moyens d’y habiter ? Est-ce que ce n’est pas une ville qui va se construire sans moi ? Les Dionysiens ne veulent pas être spectateurs du devenir de la ville et je les comprends.
Je l’affirme, cette ville ne peut se construire qu’avec ses habitants. Le dynamisme dont nous bénéficions doit donc profiter aux habitants. Je veux m’entourer de l’intelligence collective et de toutes les personnes qui souhaitent participer au développement de la ville.
Propreté
Le JSD : Si je vous dis : « la ville est sale ». Quel est votre jugement sur la question ?
LR : Pour moi, c’est clair, je partage. Elle n’est pas toujours sale. Elle n’est pas partout sale. Mais elle est sale. Ce serait méconnaître le travail des agents de Plaine Commune pour maintenir un état de propreté de dire que rien n’est fait. Mais globalement la ville n’est pas suffisamment propre. Sur la propreté, ce sont la Ville et Plaine Commune qui sont en première ligne. Beaucoup trop de personnes ne respectent pas l’espace public. Ce n’est plus possible ! Pour y répondre, nous allons lancer la brigade verte de la propretéau premier trimestre 2018. Cette brigade de huit agents sera composée d’effectifs de la Ville. Elle se rendra dans les endroits reconnus comme les plus sales, afin de verbaliser les gens qui manquent de respect à l’espace public. Elle signalera également tout problème de propreté afin d’y remédier au plus vite. Et enfin sensibilisera aux bonnes pratiques. Cette brigade est d’abord une expérimentation, mais elle est sans doute amenée à se développer. On doit aussi continuer d’accompagner les bons comportements citoyens. Car quand ce sont les habitants qui donnent l’exemple, c’est très efficace.
Mais tout ça ne suffira pas. Je demande instamment à Patrick Braouezec et Plaine Commune de donner plus de moyens à ses agents pour la propreté à Saint-Denis, notamment sur les secteurs les plus fréquentés. Il faut plus de corbeilles de rue et il faut passer plus souvent. Je demande par exemple un deuxième passage propreté dans la rue Gabriel-Péri. Et puis il faut développer des colonnes enterrées, adaptées aux usages. Elles doivent pouvoir accepter les sacs de 50 et 100 litres qu’utilisent les familles, contre des sacs de 30 litres aujourd’hui. J’aidurci le ton, parce que j’ai l’impression de ne pas être entendu. Du coup, je me réjouis des premières réponses de Plaine Commune,coopérative de villes dont l’apport est fondamental pour notre territoire. Mais depuis 10 ans, Plaine Commune n’a pas suffisamment adapté les moyens aux usages qui se développent dans une ville attractive comme de Saint-Denis.
Fin de la première partie de l'entretien.
Deuxième partie : ordre public, insécurité
Troisième partie : grands projets, finances locales
Quatrième partie : stationnement, personnel municipal, politique locale
Propos recueillis par Yann Lalande et Sébastien Banse
Réactions
georges (Pseudonyme non vérifié)
07 décembre 2017
Azzedine (Pseudonyme non vérifié)
07 décembre 2017
abdel (Pseudonyme non vérifié)
07 décembre 2017
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
08 décembre 2017
démocratie (Pseudonyme non vérifié)
08 décembre 2017
dionysien (Pseudonyme non vérifié)
09 décembre 2017
chapi-chapo (Pseudonyme non vérifié)
09 décembre 2017
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
11 décembre 2017
Azzedine (Pseudonyme non vérifié)
11 décembre 2017
abdel (Pseudonyme non vérifié)
12 décembre 2017
abdel (Pseudonyme non vérifié)
12 décembre 2017
Réagissez à l'article